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Saison estivale à Médéa : Virée dans la fraîcheur du sud de l'Atlas blidéen
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2009

Alors que les zones côtières et sub-littorales vivent depuis le début de la saison estivale au rythme alterné des remous des températures, des villages perchés sur les monts du sud de l'Atlas blidéen, à l'exemple de Ras El Kaf, Taguersift, El Ghrarfa, Issalen (région de Médéa) ne se départissent point de la fraîcheur qui y règne comme dans un retour éternel.
Sur le plateau limoneux de Ouled Brahim, à une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Médéa, la perspective qui s'offre de loin est plutôt un simulacre d'aridité qu'une réalité physique du site accueillant. A 1200 m d'altitude, un paysage lunaire que ponctue sur les abords des falaises escarpées, des lambeaux de forêts de chêne et sur les déclivités moins prononcées, règnent en maîtres incontestés, des vergers, des vignobles, des figuiers… et à contre sens de l'impression d'aridité qui se dégage, l'eau jaillit presque de partout : sous les roches, sous l'ombrage de la broussaille touffue d'un mûrier sauvage ou dans les talwegs que dominent le laurier fleuri, les grenadiers amers ou d'autres arbustes sarmenteux. Au-delà de chaque virage, une nouvelle image du paysage se dévoile, se déplie et se projette à l'horizon. Des maisons en tuile rouge que cernent des jardins au feuillage enchevêtré, des champs que sillonnent des ruisseaux à l'eau douce et permanente destinée à l'irrigation.
Le soleil au zénith, un simple chapeau de paille qu'il faut bien fixer autour du cou au risque d'être emporté par la brise quasi-présente qui fait « danser » le feuillage verdoyant des arbres. A plus de 70 km en arrière pays, il fait nettement plus frais et moins humide. À Blida, nous avons laissé derrière ces kilomètres « enjambés » une humidité transpirante, un ciel qui se dérobe au bleu original pour « s'accoutrer » incommodément d'une atmosphère grisâtre, un peu rouillée et où il ne fait bonne occasion que pour les corps graisseux, pour perdre quelques kilos de surcharge encombrante. Approchés, les villageois de la fraction d'Ermal reconnaissent, illico presto, qu'il s'agit d'étrangers au coin. « Nous travaillons presque toute la journée tant la brise est presque quasi présente. La sieste, c'est juste pour se reposer un peu de l'effort musculaire, ni plus ni moins. Sous l'ombre de ces chênes que vous voyez, il nous arrive parfois de se couvrir pour ‘‘déguster'' un sommeil bien mérité. Au-delà des 18, 19 ou 20 h, ça dépend des journées, il faut opter pour un tee-shirt aux manches longues au risque de sentir un petit frisson au niveau de ses épaules ; sinon, la nuit, il fait nettement plus frais et tu dois carrément te couvrir de la tête jusqu'aux orteils », l'air débite serein, un villageois qui nous indique, plus haut, dans la région de Ras El Kaf, son village, Ermal. « Si tu vas regarder de plus près nos bâtisses tu verras rarement un climatiseur collé quelque part dans la façade d'une demeure. Notre climatiseur à nous est bien plus sobre et naturel », enchaîne un autre villageois.
Villages enclavés
Plus à l'est, à El Ghrarfa, beaucoup de villageois ont quitté ce patelin, d'autres occupent toujours les lieux, ayant bénéficié pour certains d'entre eux et les lotissements regroupés, des atouts de la sécurisation de la région. Dans ce sens, les villageois nous ont fait savoir que les bergers mènent très loin leurs troupeaux en pâture. Du haut de la falaise d'El Bassour, des points blancs qui paraissent à peine bouger ; il s'agit d'un important troupeau de moutons en pâture. Plus bas, à Ouled Brahim, la densité de population est plus importante que les zones limitrophes, la température monte de quelques degrés, topographie enclavée oblige, mais l'eau y est également plus abondante et les vergers plus denses et verdoyants. La présence partout de fontaines publiques force la sensation de fraîcheur. Les eaux qui clapotent de ces dernières, nous renseignent les habitants, viennent des sources qui se déversent des régions situées en amont. Ça et là des récipients, des couffins, des cageots où sont bien entreposées les figues (el bakkour), cédées entre 40 à 60 DA le kilogramme. Ce fruit, à titre de comparaison, sera vendu, sur les abords de la nationale une, à la sortie de la ville de Médéa, à plus de 80 DA le kilogramme, alors qu'à Blida, il ne sera cédé qu'entre 100 DA et 150 DA le kilogramme. A signaler que les fellahs de la région, qui collectent une importante production de ce fruit, convergent avec leurs produits, nous renseigne un jeune vendeur, vers le marché de gros de Boussebsi, situé entre les deux communes de Benchicaou et de Tizi El Mahdi.
Un marché de gros dédié à la figue
Les habitants de cette commune sont réputés pour être, pour la plupart, des entrepreneurs dans le secteur du BTP ou des transporteurs routiers. Après avoir déambulé dans les artères de cette commune bien ombragée, même constat : rarement un « clim » qui éventre la carcasse d'une maisonnette de style campagnard, un mastodonte aux dalles superposées au millimètre prés qui épouse dans un pur style conformiste, bien d'ailleurs, le parfum du temps ou autres architectures, haouchs, tabias, setha... Les cafés grouillent de monde où se mêlent vieux, jeunes, et moins jeunes. D'autres choisissent la destination du nord à une centaine de kilomètres pour se « griller la peau sous un soleil de plomb et une eau salée », expression bien célèbre parmi les villageois qui préfèrent les oueds se trouvant à quelques kilomètres de marche de chez eux. Pour stationner son quatre roues et accoster les gens, histoire de tirer quelques lumières sur l'humour, l'humeur et les mœurs de la région, rien ne dérange, les énergumènes qui trimbalent net un bâton pour demander du pognon à chaque détour de chemin n'ont pas encore infecté les régions rurales du Titteri.
Ici, l'on dort très tôt et l'on se réveille de même pour affronter les déboires d'une nouvelle journée. Le rythme de vie est surtout régulé par les aléas du climat sur leur agriculture, les prix des semailles ou encore celles du marché du bétail, mais les soucis liés aux problèmes du logement, du monde du travail ou autres questions réputées faire partie du lot de soucis du citadin n'en manquent pas aussi. A l'est d'Ouled Brahim, après quelques sinuosités parcourues en remontant un peu la pente d'un paysage quasiment déserté se dévoile El Bdarna, Taboza, Dhraâ El Khmis, Ouled El Kheir, Ouled Barkat, Tizeemour, Iboura Tichidiout, Tizintaka… jusqu'à la profondeur de la zone montagneuse d'El Aouaka, à proximité des confins sud de la région de Hammam Mellouane. Cette région, nous affirme un villageois, drainait par le passé, une importante production fruitière et céréalière et maraîchère vers les zones urbaines de la région de Médéa ainsi, que vers la région touristique de Chréa.
Les algérois se rappellent bien durant les années 1980 de ces montagnards qui venaient sur le dos de leurs mulets avec des produits de maraîchage haut de gamme et des fruits aux goûts sans égal. De retour, en regagnant la nationale une à hauteur de la ville de Médéa un peu plus au nord, nous avons appris qu'une partie des habitants de la région de Ouzera ont réintégré le village d'Isselen et de Taguersift. Dans cette région très boisée qui délimite le parc national de Chréa, plusieurs zones de regroupement ont été proposées, avons-nous appris de quelques élus locaux de la daïra de Ouzera, pour accueillir desprojets de construction de nouveaux villages, mais dans les faits rien ne pointe encore à l'horizon. En pente douce, alors que les ombres du soleil se projettent démesurément vers l'est, nous laissons ces hauteurs léchées par la brise des vents légers, faufilés entre les vallées ombragées des montagnes de l'Atlas, pour rejoindre, plus bas, la ville de Blida, espérée moins bruyante et moins apocalyptique à l'avantage de la tombée de la nuit.


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