Le sanguinaire de Haouch El Gros se terre dans les maquis de l'Atlas blidéen, c'est ce qui ressort des révélations du terroriste qui s'est rendu, il y a une semaine, dans la wilaya de Relizane. L'émir national du GIA, qui ne pouvait plus contrôler ses troupes, sorties “exsangues” de Ouled Allah et Tala Âcha, avait, au cours de l'année 1997, tenté de rejoindre le PC de Katibet El-Ahoual dans les contreforts de l'Ouarsenis non loin d'El-Melaah (Tissemsilt). Zouabri tentera alors de fédérer les résidus des groupes qui activaient dans la région de Remka, au nord de la wilaya de Tiaret et au sud de Mascara pour reconstituer sa force de frappe, mais cette tentative avait échoué en raison de la guerre que se livraient à l'époque l'AIS et le GIA pour le contrôle de la région considérée comme une zone de transit pour tous les trafics d'armes qui alimentaient les groupes armés. Cet échec l'avait conduit à fuir avec sa garde prétorienne vers le sud de la wilaya de Saïda. La trêve décrétée par l'AIS et les opérations de ratissage lancées par les forces de sécurité dans la région du Youb (Saïda) et dans les monts de Stamboul dans la wilaya de Mascara ont contraint Zouabri à «émigrer» vers le nord pour rejoindre les monts de l'Atlas blidéen qu'il considérait comme une zone sûre. Il s'y terre avec le cercle restreint de ses fidèles évitant les conflits avec ses frères ennemis de l'AIS, du Gspc et de la Lidd de Benhadjar. L'avènement de la loi portant concorde civile et les visées hégémoniques de Hassan Hattab ont fini par porter un coup fatal à Antar Zouabri qui avait, dans un sursaut de bête blessée, tenté de s'imposer par la terreur. «Les hauts faits» d'armes de ses acolytes, à l'époque, avaient pour objectif de casser le processus de démobilisation des éléments de l'AIS et de la Lidd qui avaient souscrit à la loi portant concorde civile. Les rangs de ses groupes connurent alors plusieurs défections et plusieurs terroristes parlaient alors des GIA pour évoquer l'implosion de l'organisation de Zouabri qui s'était illustrée, on s'en souvient, par des communiqués dénonçant la concorde civile et rendant licite l'élimination de tous ses frères d'armes des autres organisations qu'elle n'hésite pas à qualifier d'apostats. Les groupes de l'Ouest, qui gardaient encore des attaches avec l'organisation de Antar Zouabri et qui refusaient toute idée «d'armistice» dans le cadre de la loi de la concorde civile, subiront, dans la région de Remka, Aïn Tarik, Tissemsilt et Mascara, le feu de la campagne de Seïf El Hadjadj lancée en 1999 pour réduire au silence les terroristes irréductibles. Cette campagne avait conduit les émirs qui restaient fidèles au GIA (Katibat El-Ahoual et El-Ghoraba) à constituer une organisation autonome qu'ils avaient dénommée Houmet Eddaoua Essalafia pour échapper à la tutelle de Antar Zouabri fragilisé par une situation politique et sécuritaire qu'il ne maîtrisait plus. Lâché par les siens, il se terre quelque part dans les maquis qui surplombent La Mitidja. Ses sbires vivent de rapines, de racket et de vol en changeant régulièrement de campement pour éviter de tomber dans les filets des forces de sécurité ou entre les mains de leurs frères d'hier qui se sont juré de les liquider pour des raisons diverses (conflits nés de la distribution des produits de massacres et de vols, tentative d'hégémonie sur les groupes armés encore en activité, etc). Les révélations du terroriste qui s'est rendu dans la wilaya de Relizane sont aussi étayées par certains faits qui prouvent que Zouabri s'est entouré de sa garde prétorienne pour se faire oublier en attendant des développements politiques qui lui permettraient de sauver sa peau ou, à défaut, lui garantir une sortie honorable. Les communiqués du Gspc n'ont pas fait état de son élimination, il n'a pas rejoint l'AIS pour bénéficier des dispositions de la loi sur la concorde civile, il n'a pas fui à l'étranger et aucune information le donnant pour mort n'a été rendue publique. Entouré de ses lieutenants, il fait le dos rond, en hibernation, il attend une issue qui lui permettrait de se dégager du cul de sac dans lequel il s'est engagé.