Logés au bâtiment n°6, lui aussi fissuré, les habitants concernés revendiquent un droit qu'ils estiment légitime après le relogement de leurs voisins des blocs n°5, 20 et 21 sur lesquels de larges fissures sont apparues. Cet appel est intervenu au moment même où plusieurs familles de 5 blocs, du n° 27 au n° 31, ont vécu des moments de panique après avoir entendu des craquements. Sur les murs de ces immeubles des fissures sont nettement visibles et rappellent que l'ensemble du site de Tabriht, une cité de 44 blocs pour un total de 540 logements, située à quelques kilomètres du sud-ouest de la ville d'El Milia, est en danger. Les familles des blocs n°22, 23 et 38 vivent également la même crainte, selon des témoignages recueillis sur place. Une dame du haut de son balcon, au bloc n° 28, témoigne : « Hier, nous avons entendu un grand bruit, on dirait une bombe. Tout le monde s'est enfui, nous avons eu peur. » Les résidants de cette cité veulent que les responsables concernés prennent au sérieux le risque d'effondrement de leurs bâtiments. Sur les murs, les fissures colmatées par des agents de l'OPGI se sont davantage élargies. Des habitants soutiennent que les cassures apparues sur ces murs et sur le sol n'étaient pas visibles lorsqu'ils ont occupé cette cité, il y a trois années. Le mouvement du sol a fait tel que les plates formes de béton se sont décollées ; les murs de soutènement ont connu le même sort. Sur un mur de l'un des blocs évacués, les responsables de l'OPGI ont affiché une note invitant les locataires à ne pas s'approcher du bâtiment qui menace de s'effondrer. « D'une part on nous dit qu'il n'y a pas de risque d'effondrement dans cette cité et d'autre part on recommande de ne pas s'approcher des blocs fissurés », ironisent des citoyens rencontrés sur les lieux. Pour les responsables de l'OPGI, le risque d'effondrement est totalement écarté. Ils estiment, cependant, que le sol du site a besoin d'être stabilisé. Le directeur de cet organisme affirme que tout est mis en œuvre pour le confortement du sol, précisant, que « tout le site fait l'objet d'un suivi technique permanent ». L'évacuation des blocs fissurés n'est pas encore à l'ordre du jour, soutient-on.