Les cultivateurs que nous avons rencontrés sont unanimes à dénoncer le manque flagrant de soutien. Nos interlocuteurs se plaignent avec insistance de l'insuffisance de l'aide allouée par l'Etat pour assurer une meilleure croissance et l'amélioration de la production. On se plaint notamment de l'enclavement des terres et des difficultés d'accès aux champs. Les agriculteurs soulignent que la majorité de leurs exploitations rurales sont isolées à cause du non-entretien des pistes. Et ce à l'image d'Azrou où, hormis la route principale qui vient d'être rénovée, la majorité des accès nécessitent une opération d'aménagement. Les exemples ne manquent pas : Ben Amara, Mécharef et d'autres localités où à l'époque coloniale l'agriculture prospérait, selon les habitants ne produisent plus rien aujourd'hui. Du côté de la nouvelle ville de Dellys, les terres sont envahies par le béton : «Autrefois tous ces champs étaient cultivés de blé, de pommes de terre. Et même les unités de transformation et de commercialisation agricole ont été fermées depuis plus d'une vingtaine d'années», regrettent des agriculteurs. Nos interlocuteurs dénoncent également l'inexistence d'un marché où ils peuvent écouler leurs produits. Dans le passé, l'agriculture était la seule activité qui nourrissait toute la population locale. Hélas, tous les champs et les fermes sont délaissés par les propriétaires à cause de la dégradation de la situation sécuritaire. L'élevage a aussi décliné. Et les programmes de l'Etat dans le cadre de développement rural intégré (PPDRI) ont suscité le mécontentement des éleveurs qui ont protesté contre la «mauvaise qualité des animaux attribués à Tagdempt». «On nous donne des vaches de mauvaise qualité. Puis ils disent qu'elles viennent d'Europe», déplore l'un des bénéficiaires en assurant que toutes les vaches attribuées sont d'une race inférieure. «Ces vaches produisent moins de cinq litres de lait par jour», précise un autre paysan.