Conçues dans le cadre du plan de développement rural, ces pistes devaient faciliter l'accès à la surface agricole utile. En vain. Depuis quelques années, les terres agricoles exploitées et non exploitées de la wilaya de Tizi Ouzou sont traversées par un dense réseau de pistes rurales. Ce secteur bénéficiait d'une centaine de projets au titre des deux exercices allant de 2003 à 2009. Ouvertes dans le but de permettre aux agriculteurs de se déplacer pour développer leurs activités, ses pistes sont hélas devenues impraticables. Cette dense toile de chemins ne mène désormais nulle part. Aujourd'hui, ces voies ne jouent guère le rôle qui leur a été assigné. Les causes en sont multiples. Idem pour les conséquences. Conçues dans le cadre du plan de développement rural (Ppdr), ces dernières devaient faciliter l'accès à la surface agricole utile (SAU) de la wilaya. Quelques années plus tard, le Ppdr s'est doté d'un autre plan intégré pour devenir un Ppdri, mais ces dernières sont restées inutilisables. Pour expliquer cet état, il convient de signaler que ces projets et leurs budgets ont été confiés aux Assemblées élues des communes bénéficiaires. Ces dernières ont entamé la réalisation de ces pistes rurales en collaboration avec les services agricoles locaux ainsi que les comités de village. Après une période où l'anarchie a régné en maître à cause des oppositions, les voies ont été ouvertes. Cependant, les carences ont commencé à apparaître au premier hiver. Après le passage des pluies, ces pistes sont devenues impraticables. Les millions de dinars sont partis en fumée. Ces pistes ont été, en fait, réalisées sans les voies d'acheminement des eaux de pluie. Elles sont restées sans un moindre pont qui leur aurait permis de résister à l'hiver. Par conséquent, la principale activité agricole des populations, qui n'est autre que l'oléiculture, n'a aucunement bénéficié de ces pistes. Les propriétaires des oliveraies ont dû recourir au moyen traditionnel, l'âne, pour acheminer leur cueillette vers les huilerie dans des conditions de conservation dramatiques. L'autre volet qui subira les retombées de ces lacunes, est incontestablement celui des fameux contrats de performance signés par les pouvoirs publics avec les agriculteurs. Les résultats escomptés à l'horizon 2014 ignoraient l'état de dégradation des pistes rurales. De l'avis de la majorité des concernés, ces pistes auraient été d'un apport considérable dans les résultats attendus. Enfin, notons également que la surface agricole utile exploitée commence à donner de bons résultats. L'exemple est illustré par les éleveurs de vaches laitières qui inondent en lait les stocks des transformateurs. Une donne qui indique que le secteur de l'agriculture peut être développé dans la wilaya pour peu que les pouvoirs publics s'attellent à supprimer les embûches qui se dressent devant les agriculteurs.