Les pays africains ayant une façade avec l'Océan indien, à l'exception de la Somalie, ont désormais accès à l'internet haut débit via un câble sous-marin de fibre optique, ce qui va réduire le coût d'accès à l'internet, a annoncé jeudi la société qui a installé ce câble. Jusqu'à présent, l'accès à internet à haut débit dans cette région du monde, à l'exception de l'Afrique du Sud, se faisait par satellite. Les coûts de connexion étaient du coup exorbitants, les connexions souvent très lentes et peu fiables. Le câble qui a été installé court sur une distance de 13 700 km, du Kenya à l'Afrique du Sud, et passe par Madagascar. Des pays d'Afrique orientale n'ayant pas de façade avec l'Océan indien, comme l'Ouganda, le Rwanda et l'Ethiopie, vont aussi bénéficier de cette technologie. La liaison entre le câble sous-marin et Kampala est déjà opérationnelle, tandis que les liaisons avec Kigali et Addis Abeba sont en train d'être réalisées. « C'est un jour historique pour l'Afrique, qui marque le début d'une nouvelle ère pour les communications entre le continent et le reste du monde », a déclaré Brian Herlihy, le directeur général de la société de télécommunications SEA Cable System (Seacom) qui a posé le câble. « Nos efforts sans fin au cours des 24 derniers mois ont porté leurs fruits, et nous sommes fiers d'être les premiers à offrir des connexions à bon marché et de haute qualité », a-t-il ajouté dans un communiqué. Ce câble « va changer la vie des hommes, femmes et enfants dans les pays connectés en leur permettant d'accéder à une technologie qui leur était jusqu'à présent inaccessible », a estimé de son côté le président de Seacom, Nizar Juma. L'Afrique du Sud avait déjà accès à l'internet haut débit via un autre câble de fibre optique, installé le long de l'Afrique de l'ouest, mais la compagnie publique sud-africaine Telkom en avait le monopole de commercialisation dans le pays. Avec l'arrivée du nouveau câble, la concurrence devrait jouer dans la première puissance économique du continent, et les prix pour l'accès à l'internet commencer à baisser. La société privée Seacom appartient aux trois-quarts à des investisseurs africains.