D'ailleurs la cour du CEM Yamina Oudaï s'est avérée trop étroite pour abriter l'événement. Cette manifestation culturelle intitulée «Les Nuits andalouses» qui en est à sa 6e édition, demeure l'unique «échappatoire» pour les mélomanes locaux, y compris ceux qui sont en vacances, en quête d'une plongée dans le monde musical andalou et hawzi. La brise qui soufflait offrait de la fraîcheur au public. Les élèves de l'association Al Andalibia de Miliana entraient en scène. Ils venaient de participer à la clôture du Festival de musique andalouse à Ténès (Chlef). Ils ont interprété, à l'occasion de cette édition, une nouba medjenba complète, sous la houlette de Benbliblidia Sadek. Les élèves artistes se sont montrés studieux sur la scène. Tels des rossignols au milieu d'un espace de détente, Benali Abdellah Meriem, Zaoui Amel et Benrabah Amira, vêtues de tenues purement traditionnelles et violons à la main, se sont relayées pour chanter tour à tour, révélant ainsi la qualité de leurs voix. Benblidia Yasmine concentrée sur son piano électrique imposait le tempo de la nouba, sous le regard du maestro Sadek Benblidia. Il est 23h20, le chantre de la musique andalouse fait son apparition sur scène, tenant à la main, le rebab. Applaudissements et youyous fusent de la cour archicomble, et accompagnent l'artiste dans ses premiers pas, avant de s'installer sur la scène pour entamer son récital. Coincé entre cheikh Annabi M'Hamed, Kamel (guitare) et Sebbagh Kamel (violon) et accompagné par une brochette des meilleurs élèves de l'association Errachidia, l'ancien élève de Mohamed Toubal et de l'association Al Andaloussia d'Alger a séduit les spectateurs par ses qualités vocales en interprétant les mode zidane (nouba), djerka (haouaza), sahli (haouaza), zidane (haouaza) et allaoui. Les musiciens Hafidh au piano, Mohamed Seghir en alternance avec sa derbouka et son bendir, ainsi que le flûtiste ont fait chavirer l'assistance où étaient présents le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa et les autorités locales. Farid Khodja, très décontracté et très à l'aise sur scène, se permettait de parler aux familles. Des femmes répétaient en chœur certains refrains de son récital. 60 minutes de bonheur La communion entre l'artiste et le public durera un peu plus de 60 minutes. Le chanteur a tenu un léger briefing avec son orchestre quelques moments avant la soirée. Il avait affiché sa satisfaction sur la prestation des virtuoses de l'association Errachidia présidée par Sid-Ahmed Korchi, un élève de l'association. Dès l'entame du tour de chant de Farid Khodja, l'animateur a tenu à rendre hommage au chanteur Abdelkader Guessoum qui vient de disparaître tragiquement, un artiste qui venait très souvent animer des fêtes de mariage à Cherchell. «Ce sont de bons moments que je viens de passer avec les familles présentes, une affluence comme celle de cette soirée, je veux bien m'y produire devant elle à chaque instant, c'était fusionnel, nous a déclaré Farid Khodja à l'issue de sa performance sur scène, cette musique est un art racé plusieurs fois centenaire, sur scène les musiciens d e l'association et moi-même étions au diapason pour être à la hauteur de l'attente des nombreuses familles; c'est le public qui est le garant de la pérennité de la musique arabo-andalouse, moi-même je n'ai fait que prêter ma voix pour interpréter les chansons. Il faut avant tout rendre hommage aux auteurs, compositeurs des chansons, aux organisateurs de ces rendez-vous musicaux et enfin au public, qui se sont consacrés à la préservation de ce précieux patrimoine musical», conclut-il.