La production de la tomate industrielle risque de chuter de moitié par rapport à celle de 2008. Elle ne dépasserait pas la barre des 500 000 q, si l'on s'en réfère aux prévisions des responsables de la direction des services agricoles. Deux raisons essentielles expliquent le net recul de la production de ce fruit très prisé par la ménagère : d'abord la diminution d'année en année des superficies réservées à cette spéculation agricole qui a connu, il faut le souligner, à partir des années 1970 et 1980 un développement intéressant, pour observer ensuite un ralentissement, principalement dû à des problèmes organisationnels. L'absence d'un véritable partenariat entre les producteurs et les transformateurs de tomate a été à l'origine de la récession constatée dans cette filière. Le prix du kilo de la tomate destinée à la transformation, et la qualité du fruit, ont souvent été la pomme de discorde entre les deux protagonistes dans un contexte marqué par le désengagement de l'Etat. Les aléas climatiques et les difficultés d'accès aux crédits pour les agriculteurs en difficulté ont constitué, par ailleurs, d'autres facteurs indirects ayant influé négativement sur l'évolution et la promotion de cette filière. Les agriculteurs ont dû procéder à des opérations de repiquage des plants de tomate à cause de la stagnation des eaux de pluie dans les champs. Ils n'ont pu réaliser que 3 000 ha sur un objectif prévisionnel de 5 000 ha. Les responsables du secteur de l'agriculture restent persuadés qu'il est possible de reprendre le développement de la filière de la tomate à la faveur des opérations de restructuration et de réorganisation que celle-ci est en train de connaître, d'autant plus que la région de Annaba, avec ses 500 producteurs et ses usines de transformation de la tomate, d'une capacité globale de 1 400 t/jour, a été la pionnière dans ce type de spéculation agricole. La culture de la tomate industrielle en Algérie n'a-t-elle pas démarré dans les années 1920 avec la création de la première conserverie, Tomacoop, à Annaba qui avec El Tarf, Guelma, Skikda et Jijel, détiennent à elles seules 85% de la superficie totale réservée à cette culture ? Le reste est réparti entre le centre du pays (7 %) et l'ouest (3 %). La production de tomate gagnerait a être améliorée avec l'utilisation de variétés de plants performantes et l'irrigation, ainsi que les variétés hybrides, lesquelles sont à haut rendement, estiment les spécialistes en la matière, insistant, par ailleurs, sur la vulgarisation des techniques culturales de pointe en vue d'augmenter la production. La modernisation du secteur de l'agriculture, qui reste un objectif à atteindre, pourrait exercer un effet d'entraînement sur le développement de la filière de la tomate industrielle à même de permettre une autosuffisance et une réduction importante des importations de ce fruit en vrac en provenance notamment des pays asiatiques.