Le directeur général de l'hôpital Ibn Rochd semble être au-dessus de la loi. » C'est la conclusion à laquelle est arrivé Ali Chabour, un auxiliaire en anesthésie et réanimation au même hôpital et également secrétaire général du syndicat autonome Snapap de Annaba. Ce constat est d'autant plus plausible lorsqu'on sait que ce syndicaliste détient deux décisions de justice en faveur de sa réintégration à son poste, respectivement datées du 28 janvier et 23 juin 2008. Bien qu'il soit officiellement instruit, le directeur général du CHU Ibn Rochd récuse toujours l'application de la loi et fait fi d'une décision de justice prononcée au nom du peuple. Pis encore, il s'entête également à exécuter l'instruction du premier responsable de la wilaya. En effet, le wali de Annaba a adressé à ce directeur général une correspondance officielle datée du 10 mars 2009 l'appelant à se conformer à la loi et à appliquer la décision de justice prononcée au profit du concerné. « Je vous demande de vous conformer scrupuleusement à la décision de justice ayant autorité de la chose jugée quant à la réintégration du concerné à son poste de travail », a-t-il notifié au DG de l'hôpital. Cependant, ce dernier n'en a cure de la correspondance de Mohamed El Ghazi. Et comment peut-il agir de la sorte alors que le président de la République lui-même avait, dans un de ses discours, exigé des responsables des institutions publiques de se conformer aux décisions de justice ? En vain ! L'arrogance de ce responsable à l'égard de ses collègues et confrères mêmes est un secret de polichinelle dans le milieu hospitalier. Un comportement qu'il adopte également avec la presse puisque nos maintes tentatives de le joindre dans sa forteresse de Ibn Rochd sont restées infructueuses. Le tort de ce syndicaliste est d'avoir osé dénoncer des malversations dans les fonds des œuvres sociales de cet hôpital à travers un rapport sur la gestion adressé au ministère de tutelle. Ce qui lui a valu, depuis octobre 2006, son poste et les foudres de ce directeur général qui s'est senti visé. De professionnelle, l'affaire avait pris les allures d'un problème personnel. Si un commis de l'Etat se met au- dessus de la loi et nargue même le premier responsable de la wilaya en refusant de se plier à ses instructions, on est en droit de se poser des questions sur l'utilité du recours à la justice. Aussi, est-on en droit de s'interroger sur le pouvoir du wali de Annaba dans la gestion des préoccupations de ses administrés.