Coup de théâtre dans l'affaire des employés non réintégrés à leurs postes, à l'hôpital Ibn Rochd de la ville de Annaba. L'Union nationale du personnel de la santé publique (Unpsp) menace de tenir un sit-in devant la présidence de la République. Ce rassemblement pourrait avoir lieu dans les 15 prochains jours. «Un ultimatum d'une semaine a été donné au ministère de la Santé pour aplanir cette situation. Le cas échéant, nous serons dans l'obligation d'organiser une manifestation de contestation devant la présidence de la République durant la première quinzaine du mois d'avril 2010», a indiqué un communiqué de l'Unpsp, affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Lequel communiqué est parvenu, hier, à notre rédaction. Cette résolution a sanctionné la réunion du bureau national du Snpsp, tenue lundi dernier à Alger. Elle vise en premier lieu le directeur général du Centre hospitalo-universitaire de l'antique Hippone. Légaliste, le Snpsp a précisé que ses employés sont bénéficiaires de décisions de réintégration. Tel que prévu par la réglementation, cette réintégration se fait par voie judiciaire à travers la commission de recours de wilaya. Seulement, le Snpsp reproche au directeur de l ‘hôpital de ne pas respecter ces décisions. Pis, il fait fi des mesures prises à cet égard, au niveau du ministère de la Santé, «Malgré l'instruction adressée par le secrétaire général du ministère au directeur général du Centre hospitalo-universitaire, sous le n° 115 et en date du 26 février 2010, pour les réintégrer dans leurs postes, ce dernier continue à ignorer toute autorité. Ainsi, il foule aux pieds les décisions émanant des instances judiciaires ou des autorités locales et wilayales», déplore le Snpsp. Devant cet état de fait, le syndicat s'est inquiété du silence affiché par les autorités concernées. «Le baron de l'Est», c'est ainsi que le Snpsp a qualifié le responsable mis en cause. D'autres accusations tout aussi graves sont proférées contre ce dernier. «Ce baron exerce la corruption à grande échelle au niveau du secteur sanitaire le plus important de l'est du pays», lit-on dans le même document. Le réquisitoire ne s'arrête pas là. Abus d'autorité, harcèlements judiciaires et pressions tous azimuts, la liste est longue. Pis encore, le Snpsp accuse le directeur de «constituer une république d'exception à Annaba». A ce sujet, il a rappelé les mises en garde adressées à la direction centrale du ministère de la Santé. Selon le Snpsp, ces correspondances sont restées lettre morte. En conséquence, le syndicat a décidé de passer à une étape supérieure, celle d'exposer le problème devant la plus haute magistrature du pays.