Les routes de Skikda sont devenues meurtrières. Trente et une personnes ont péri dans des accidents de la circulation depuis le mois de mai au 25 juillet en cours. Une véritable hécatombe, et qui continue ! Les chiffres sont alarmants, et ni les campagnes de sensibilisation, ni les mesures de répression n'ont incité les conducteurs, en majorité des jeunes, à réviser leur conduite, au contraire, ces derniers multiplient les infractions au code de la route. Selon le lieutenant-colonel Mahfoud Bousseka, chef de groupement de Skikda, « les principales causes des décès sur la route sont essentiellement liées au non-respect du code de la route, à l'excès de vitesse et aux dépassements dangereux ». D'autres personnes insouciantes ou incontinentes, c'est selon, conduisent, par ailleurs, en état d'ivresse. « Le contrôle nocturne effectué par nos agents reste malheureusement insuffisant et ne dissuade en rien les conducteurs malgré les lourdes pénalités qu'ils encourent », déplore notre interlocuteur. Même si le facteur humain est aujourd'hui pointé du doigt, l'état des routes n'est pas à négliger. En effet, la majorité des accidents enregistrés à Skikda depuis le début de la saison estivale est survenu au niveau de la RN44, reliant la wilaya de Skikda à Annaba, particulièrement au niveau du tronçon situé dans les communes de Azzaba et Aïn Charchar, et la RN3 reliant Skikda à Constantine, sur les virages d'El Kentour dans la commune d'El Harrouche. Deux points noirs que Skikda continue de traîner, puisque malgré le nombre accru des accidents de la route, aucune mesure n'a été, à ce jour, prise par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, ces deux principales routes constituées de virages étroits et plus dangereux les uns que les autres, n'arrivent pas à contenir le flux important de véhicules, surtout en période estivale. Selon les chiffres officiels, plus de 35 000 véhicules empruntent quotidiennement ces routes. Le bilan avancé par les services de la gendarmerie fait ressortir une hausse sensible du nombre d'accidents mortels. Ces derniers sont passés de trois au mois de mai, (avecle décès de trois personnes âgées entre 30 et 40 ans), à dix en juin, causant la mort de douze personnes, et à douze à la mi-juillet, tuant 16 personnes. Notons également que la plupart des accidents enregistrés sont survenus entre 15 et 18 h, où la circulation reste très dense. Un programme visant la réduction des accidents de la circulation est actuellement mis en place par les services de la gendarmerie, lequel consiste à renforcer l'effectif surtout les week-ends et les jours fériés. « Notre mission principale est d'assurer la sécurité de nos concitoyens et nous multiplierons ces actions pour venir à bout de ce phénomène », a conclu Mahfoud Bousseka.