Dans une lettre signée par la section syndicale, ils demandent l'intervention du ministre pour les sortir un tant soit peu de la misère dans laquelle une «mauvaise gestion» de l'entreprise les a plongés. Une misère qu'ils traduisent dans leur correspondance par une souscription dans leur majorité au couffin du Ramadhan. L'entreprise cogite dans un décollage sans cesse différé par un problème de capitaux. A l'origine entreprise de wilaya, l'ETDE est passée dans un premier temps patrimoine du holding Est/Sud-Est Annaba en 1997 puis en 2005, elle sera cédée aux travailleurs dans le cadre de la formule RES, reprise de l'entreprise par les salariés. Mais ayant aussi hérité du passif de l'entreprise, un bilan fortement dégrevé par des arriérés et créances, les travailleurs éprouvés ont toutes les peines du monde à mettre en œuvre un plan de charge. Survient automatiquement une fermeture du compte bancaire qui ne fera que paralyser davantage l'activité de l'unité. Le concours des autorités avait quelque peu débloqué la situation, mais le poids des créances et les difficultés de redéploiement ne sont pas de nature à sortir de suite les travailleurs de l'indigence qu'ils n'ont pas cessé de dénoncer à travers une suite d'arrêts de travail et autres grèves de la faim.