La fondation "Emir-Abdelkader" prévoit d'organiser, à partir du mois de novembre prochain, la célébration du bicentenaire de la naissance du chef de la résistance populaire, l'Emir Abdelkader. Au programme de cette date anniversaire plusieurs activités dont des conférences, des colloques et des séminaires pour remémorer le noble parcours historique du fondateur de l'Etat algérien. Un détail de taille, ces festivités se poursuivront jusqu'à septembre de l'année 2008 en Algérie ainsi qu'à l'étranger. Cette célébration sera marquée par la tenue d'un colloque international sur l'Emir Abdelkader à Alger qui verra la participation, entre autres, des présidents du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge et des représentants d'associations des droits de l'Homme. Ce colloque représentera une opportunité pour " lancer un message à travers le monde, pour montrer que l'humanisme provient de l'Islam et affirmer que l'Emir l'a appliqué ici en Algérie ", a déclaré Boutaleb, président de la fondation à l'APS. "Il y a beaucoup à dire sur l'Emir Abdelkader, soit sur ses combats, son attitude humanitaire ou sur son enseignement de la tolérance et du vrai Islam " ajoute-t-il. Un colloque national est prévu à Constantine dans le cadre de la célébration du bicentenaire de sa naissance, outre des conférences et des rencontres dans lesquelles, la vie, l'œuvre et la conduite de l'Emir Abdelkader seront au centre des discussions entre chercheurs, universitaires et historiens, a-t-il fait savoir, indiquant, en outre, qu'un timbre où figure le portrait de l'Emir sera édité à cette occasion. D'autres festivités sont prévues, également, dans plusieurs pays comme le Mexique, le Venezuela, la Syrie, l'Egypte, la France et Cuba qui abriteront des expositions d'objets de l'Emir et des conférences qu'animeront d'importantes personnalités et historiens. Boutaleb a tenu à rappeler la production d'un film cinématographique retraçant la vie et le combat du fondateur de l'Etat algérien moderne, dont le scénario est écrit par l'actuel président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïeh, auteur de l'épopée de cheikh Bouamama. Il a ajouté que le scénario est actuellement en phase de vérification par des historiens, affirmant qu'il " sera un film d'un niveau très élevé qui retracera l'histoire de l'Emir Abdelkader et restera fidèle à sa personnalité ". Toutes les sections de la fondation à travers certaines wilayas du pays seront mobilisées, une année durant, pour assurer l'organisation des rencontres et d'autres activités en hommage à l'Emir afin de permettre aux jeunes générations de connaître leur histoire. L'Emir Abdelkader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par son père, Sidi Mahieddine, où il reçoit une éducation solide qu'il complète auprès de maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l'histoire, la philosophie et consacra toute sa vie à l'étude et au développement de sa culture. Après la prise d'Alger en 1830, Sidi Mahieddine et le jeune Abdelkader participent à la résistance populaire. Les tribus de l'Ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour défendre le pays. Sidi Mahieddine sollicité s'excuse en raison de son âge et propose son fils, ce dernier fait l'unanimité et est investi en qualité d'Emir par une grande assemblée réunie près de Mascara, le 17 novembre. L'Emir s'engage, ainsi, à diriger la guerre contre l'occupation étrangère, organise l'Etat national, constitue le gouvernement, désigne les khalifats pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armé régulière, lève les impôts et rend la justice. Après un long et dur parcours de combat contre la colonisation française, l'Emir Abdelkader fut considéré comme prisonnier d'Etat par le gouvernement français de l'époque. Il a été conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise jusqu'à octobre 1852. Il s'embarque alors pour la Turquie et s'installe à Brousse, puis se fixe définitivement dans la capitale syrienne Damas où il s'éteint le 26 mai 1883. Sa demeure est actuellement en délabrement total, et la fondation Boudiaf s'était engagée à apporter une aide pour sa réfection.