C'est encore une fois la triste réalité qui s'est imposée à nous pendant ce mois de Ramadan. Mois sacré, certes, mais pour qui exactement ? Visiblement, en Algérie, le Ramadan est surtout sacré pour les spéculateurs, les fraudeurs, bref pour tous ces «criminels des marchés» lesquels ne cherchent qu'une opportunité pour nous fourguer des aliments avariés. La quête de l'argent justifie tous les moyens. Des lors, depuis le début du Ramadan, les saisies des marchandises altérées n'ont jamais cessé de prendre des proportions alarmantes. Et toutes les régions du pays ont été touchées par la fraude et la triche. Jugeons-en ! A Bouïra, c'est le lait et ses dérivés qui a fait l'objet de tous les trafics. En dix jours, plus de 1.244 litres ont été retirés des marchés pour cause "d'impropreté à la consommation et de non-conformité aux normes." A Tizi-Ouzou, ce sont les viandes blanches, provenant d'abattages clandestins, qui ont semé la panique dans la ville. Une centaine de kilo de viande avariée a été débusquée, des les premiers jours du Ramadan, par les contrôleurs de la qualité de la ville des genêts. Ces derniers reconnaissent, néanmoins, que des quantités encore plus importantes auraient certainement été vendues au vu de l'importance du marché informel de la viande en Kabylie.
Des tonnes de produits avariés saisies en dix jours !
A l'extrême est du pays, plus de 324 interventions ont été effectuées au cours des dix premiers jours du ramadhan par les agents de contrôle de la direction du commerce de la wilaya. Ces actions ont donné lieu à 201 procès-verbaux de poursuites judiciaires et à la saisie, suite à 17 opérations, d'un quintal de produits alimentaires suspects dont des conserves de tomate, des pâtes alimentaires et des épices. A Médéa, c'est toujours la viande douteuse qui a fait recette dans de nombreuses boucheries. En effet, plus de 1.300 kg de viande et de produits carnés de qualité douteuse ont été saisis par les brigades de répression des fraudes de la direction du commerce de Médéa, au cours des douze premiers jours de ramadan. Cette viande a été essentiellement proposée à la vente à travers différents points de vente légaux ou illicites de la région de Médéa. Par ailleurs, 62 propositions de fermeture immédiate de commerce ont été signifiées par ces brigades à des commerçants qui étaient en infraction avec la législation régissant ce domaine. A Sétif, la situation n'est guère, plus reluisante. Et pour cause, plus de deux tonnes de produits alimentaires et de marchandises diverses non conformes aux exigences réglementaires ont été saisies depuis le début du Ramadhan par les services de contrôle de la direction du commerce. La Capitale n'est pas en reste puisque rien que hier prés de 330 kilos de viande avariée ont été découverte chez un boucher du marché d'Ali Mellah. Cette saisie macabre n'est, visiblement, que la première d'une longue série car les «criminels» des marchés ne comptent nullement s'arrêter en si bon chemin. Espérons seulement que des vies ne soient pas décimées par la main noire de ces commerçants indélicats.