Les services de l'état civil au niveau de la majorité des communes de la wilaya de Médéa représentent, pour le citoyen, un véritable calvaire. Parqués pendant des heures dans une salle suffocante, submergée de monde, on doit jouer du coude à coude dans une file sinueuse pour déposer le livret de famille sur une « espèce » de comptoir. L'acte établi par le préposé, le citoyen doit patienter pour la signature de l'agent délégué. Ensuite, il doit « poireauter » quelques moments avant de récupérer dans un grand brouhaha, le fameux acte qui est délivré a la criée. Après ce supplice, avec une tête lourde et des nerfs en pelote, maintenant, le même citoyen doit s'efforcer de prendre une bouffée d'oxygène hors de la salle. Un sexagénaire, rencontré sur les lieux, nous dit qu'il vient de passer deux heures pour un extrait d'acte de naissance, dans une salle encombrée sans aucune commodité en cette période de canicule, coïncidant avec les inscriptions à l'université et les instituts. Avant d'enchaîner qu'il est stupéfié par le comportement de certains agents qui vous boudent carrément. Un autre citoyen résidant à Blida, en colère, n'arrive pas à avoir, en face de lui, un interlocuteur valable qui peut lui apporter les explications cohérentes sur son cas et le lui faire comprendre. Il assiste, selon lui à des passe- droits, servis en priorité derrière les guichets au vu et au su de tout le monde. Ajoutons à cela, les nombreuses erreurs de transcription dans des documents officiels et ce, d'une manière répétée. Ces anomalies créent des tracasseries énormes à l'administré. Abdelaziz, père de famille n'échappe pas à la règle. Agacé, il raconte qu' « à chaque fois, je constate une erreur dans ma date de naissance ce que je trouve aberrant. Se tromper alors dans la transcription d'un document est un acte anodin » . Encore, cette vieille dame scandalisée après une attente trop longue aux guichets exclusivement réservés aux femmes, pour se faire établir un acte de décès de son mari. Aussi, on ne peut pas exclure les déboires qu'affronte au quotidien le citoyen impuissant face à la bureaucratie des services de légalisation des copies ou des photocopies. La fougue des élus qu'ont connue les APC au début de leur mandat, promettant d'améliorer la qualité de ces services, n'a été que promesse électorale.