Les dernières perturbations climatiques ont mis à nu des lacunes avérées dans la gestion administrative des établissements scolaires. 294 salles de classe utilisées dans le primaire ne sont carrément pas chauffées et 5 écoles fondamentales sont dotées de chauffage qui ne fonctionnent pas. Soit plus de 300 classes où l'on ne peut que grelotter. Parmi ces salles « glacées », certaines le sont par faute de livraison de fioul par les APC et d'autres parce que le matériel tombé en panne n'a pas été réparé à temps. Des dispositions devaient pourtant être prises avant l'entame de l'hiver, s'agissant de cet aspect de gestion. Ce sont là les statistiques officielles, et la réalité peut toujours échapper à la direction de l'éducation (DE). Dans la ville même de Béjaïa, des élèves ont trouvé, dans la situation climatique vécue dernièrement, une raison suffisante pour bouder leur école. Ce fut le cas au lycée de Sidi Ahmed, par exemple. A El Kseur, le besoin de chauffage a été mis en exergue dans une somme de revendications qui a plongé le lycée de Berchiche dans une grève. A Amizour, les lycéens qui étaient déjà en grève ont usé de pierres pour réclamer leur besoin d'étudier dans des conditions meilleures. Pourtant, selon M. Athmani, chef de service programmation et suivi à la DE, tous les 47 établissements de l'enseignement secondaire (lycées et technicums) sont dotés de chauffages centraux ainsi que pour 105 écoles fondamentales sur les 129 (CEM) de la wilaya. 24 CEM le sont à l'aide de poêles à mazout, tandis que les 5 restants présentent des pannes de chaufferie ou au niveau des canalisations. Les chiffres de l'administration donnent aussi 888 salles de classes primaires chauffées au gaz butane et 2736 au mazout. Le déficit concerne donc 294 classes parmi les 3918 qui composent un parc de 582 écoles primaires. Dans la commune de Béjaïa, une quarantaine de poêles à gaz attendent réparation alors qu'une vingtaine de classes ont besoin d'être chauffées. Le même besoin urgent concerne Adekkar, une localité située sur les hauteurs de la wilaya où l'hiver est rigoureux. Les quatre salles, dont deux de l'école Chahid Idir au village Tazrout, sont « squattées » par le froid. Dans quelles conditions a eu lieu la reprise des cours ? La DE dit avoir passé commande à la Sonaric pour 500 poêles à mazout. Une dotation « programmée avant ces intempéries » qui devra bénéficier en priorité la zone rurale. Une mesure d'urgence à appliquer « si tout va bien d'ici le 20 février prochain », promet-on en informant que trois commissions de la DE se sont déjà rendu à Berchiche à Akbou et à Darguina pour voir de près la situation sur le terrain.