La wilaya compte plus de 300 classes où l'on ne fait que grelotter tout au long de la journée. Le bouleversement climatique qui continue de s'abattre sur le nord du pays n'a pas été sans conséquences sur la vie des habitants à Béjaïa. Outre les désagréments qu'il a induits sur le vécu des citoyens, il a mis à nu la gestion hasardeuse, notamment celle des établissements scolaires. La situation n'est pas rassurante dans ce secteur si l'on considère l'absence de chauffage dans de nombreuses salles de classe. Près de 300 salles de classe du primaire ne sont carrément pas chauffées et 5 écoles fondamentales sont dotées de chauffages qui ne fonctionnent pas. Soit plus de 300 classes où l'on ne fait que grelotter tout au long de la journée. Tel est le bilan des intempéries. Des lacunes avérées dans la gestion administrative des établissements scolaires, il y en a pour tous les goûts. Aussi bien dans les écoles gérées par les APC que dans celles dépendant de la Direction de l'éducation, le même constat est fait. Le défaut de livraison de fioul par les APC ou le matériel tombé en panne n'ayant pas été réparé à temps, ce sont là quelques raisons à l'origine de cette situation pénalisant énormément les corps frêles. Des dispositions devaient pourtant être prises avant l'entame de l'hiver, s'agissant de cet aspect de gestion. Ce sont là les statistiques officieuses, dont la réalité ne peut échapper à la Direction de l'éducation. A El Kseur, le besoin de chauffage a été mis en exergue dans une somme de revendications soulevées au lycée de Berchiche par le biais d'une grève. A Amizour, les lycéens en sont arrivés au lancement de pierres pour réclamer leur besoin d'étudier dans des conditions meilleures. Selon un responsable de la Direction de l'éducation de la wilaya, tous les 47 établissements de l'enseignement secondaire (lycées et technicums) sont dotés de chauffages centraux ainsi que 105 écoles fondamentales sur les 129 de la wilaya. 24 CEM sont chauffés à l'aide de poêles à mazout, tandis que les 5 restants présentent des pannes, soit au niveau de la chaufferie ou dans les canalisations. Les chiffres de l'administration donnent aussi 888 salles de classes primaires chauffées au gaz butane et 2736 au mazout. Dans la ville-même de Béjaïa, des élèves ont trouvé, dans la situation climatique vécue dernièrement, une raison suffisante pour bouder leur école. Dans la commune de Béjaïa, une quarantaine de poêles à gaz attend réparation alors qu'une vingtaine de classes a besoin d'être chauffées. Le même besoin urgent concerne Adekar, une localité située sur les hauteurs de la wilaya où l'hiver est rigoureux. La chaufferie qui a explosé récemment n'est pas encore réparée. Les quatre salles, dont deux de l'école au village Tazrout, sont glaciales et dans des conditions, dont le moins qu'on puisse dire, sont loin de permettre la tenue des cours. L'absence aux cours trouve là une justification toute indiquée qui s'ajoute à celle relevant des blocages des routes par la neige ou des glissements de terrain.