La prise de bec violente et la diatribe qui s'en est suivie entre un député, néo-Flniste, et un chirurgien de l'hôpital «Ibn Sina»de Frenda continue de susciter des réactions controversées mais aussi des prises de position fermes en attendant l'issue judiciaire. Une affaire loin d'être banale qui charrie, malheureusement, dans son sillage, des velléités politiques avérées à la veille des élections qui se préparent dans les instances du vieux parti. Que s'est-il passé au juste ? Si l'on en croit le chirurgien de Frenda, M. Benchaib Abdelkader, venu conter sa mésaventure aux représentants de la presse, il y a eu «atteinte à sa dignité et son intégrité physique» quand «M.Chedad m'a agressé devant des témoins dans une boulangerie de la ville». Ce toubib qui évoque un antécédent avec le parlementaire explique : «mon agresseur s'est présenté l'année dernière à l'intérieur du service chirurgie de l'hôpital pour m'en faire entendre des vertes et des pas mûres». Une lettre explicative aurait été adressée à la hiérarchie (ministère de la Santé) ajoute notre interlocuteur. Ce dernier, non sans rappeler les sacrifices consentis durant la décennie rouge en ayant choisi de rester contre vents et marées dans cette région, jadis antre du terrorisme, fait savoir qu'«en date du 25/08/2010, le député l'aurait interloqué par des propos injurieux, bas et régionalistes, ponctués par une menace de mort». La police saisie de l'affaire a entendu le chirurgien sur plainte du député. Ce dernier, qui a improvisé un point de presse après nous avoir remis un communiqué de presse, revient sur l'affaire. Pour lui, «l'affaire du chirurgien est sous-tendue par une manipulation politique de certains de ses rivaux au FLN». Sans les citer, M.Chedad, qui œuvre, croyons-nous savoir, à l'installation (parallèle ?) de listes pour les futures élections dans les kasmas, semble indexer des élus et militants FLN de Frenda. Notre locuteur, qui semblait dépité par la tournure prise par cette affaire, parle de «contrôles exercés en tant que parlementaire au niveau de l'hôpital Ibnou-Sina de Frenda». La seule structure sanitaire où le chirurgien Benchaib pratique d'ailleurs la célioscopie. Selon M.Chedad «le chirurgien aurait fait preuve de négligences envers des malades» et la situation a valu une question orale générale, non circonscrite à l'hôpital de Frenda au niveau du parlement. Bien plus, renchérit-il, «j'ai été moi aussi touché par des propos malveillants de la part du chirurgien». Celui-ci aurait proféré, est-il écrit dans le communiqué : «Vous êtes indigne de représenter le peuple»… Au-delà donc de cette polémique et des récriminations, subsiste un vrai malaise et, en attendant une improbable mission d'enquête, le bras de fer persiste.