Avec l'année scolaire qui s'achève, le secteur de l'éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou connaît le début d'une brouille intersyndicale au sujet de la gestion des œuvres sociales. Dans une déclaration de sa coordination de wilaya rendue publique dernièrement, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) dénonce la mauvaise gestion des œuvres sociales sur laquelle il exige une commission d'enquête. Ce syndicat autonome fustige, par ailleurs, « une parodie d'enquête (qui) a été diligentée en catimini » pour « déloger un groupe de prédateurs et en placer un autre plus conforme aux visées politiques et clientélistes de l'heure ». Cette sortie, où le SATEF s'attaque aussi au monopole exercé par l'UGTA sur les œuvres sociale de l'éducation, coïncide avec l'installation d'une nouvelle commission de gestion au niveau de Tizi Ouzou. A ce sujet, le secrétaire général du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE/UGTA) répond en affirmant qu'un commissaire aux comptes a eu à vérifier la gestion de l'exercice précèdent des œuvres sociales, précisant qu'il s'agit « d'un travail de routine comme il nous est fait obligation d'en faire et qui n'a trouvé aucune trace de cette soi-disant dilapidation et mauvaise gestion dont nous sommes accusés ». Quant à l' « exclusivité » de gérance des œuvres sociales dévolue à l'UGTA, « celle-ci est due au fait que nous soyons le syndicat majoritaire et le plus représentatif dans le secteur », explique notre interlocuteur, affirmant au passage : « Nos pourfendeurs n'ont même pas les 20% d'adhérents exigés par la loi pour pouvoir exercer. » Pour sa part, un membre de l'exécutif de wilaya du SETE souligne : « Si le SATEF ou tout autre syndicat fait une fixation sur les œuvres sociales, c'est en raison de son incapacité de répondre aux problèmes et doléances des travailleurs qui souffrent d'arriérés sur salaires, rappels non encore perçus et de précarité professionnelle. » A propos de la commission qui a la charge de gérer les fonds des œuvres sociales de l'éducation, le premier responsable du SETE précise que « cette structure, mise en place il y a près d'un mois, a un mandat de trois ans. Le SETE et la direction de l'éducation exercent un droit de regard sur l'utilisation de ces deniers publics qui ont pour finalité de servir de fonds d'aide aux travailleurs ». Et d'ajouter : « Ses membres sont issus des neuf unions locales de Tizi Ouzou à raison de deux représentants pour chaque union syndicale. » Cette brouille au sein de la famille éducative risque de rebondir dans les mois à venir, le SATEF ayant exigé, pour sa part, que « des élections démocratiques soient organisées dès la rentrée prochaine pour élire de véritables représentants des travailleurs de l'éducation pour gérer les œuvres sociales du secteur ».