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La presse a rendu l'Algérie plus intelligible (3ème partie et fin)
Publié dans El Watan le 22 - 09 - 2010


8) La difficulté d'accéder à l'information
Beaucoup de journalistes, militants des droits de l'homme, sociologues, avocats… déplorent cette chape de plomb qui pèse depuis toujours sur l'audiovisuel en général et sur la presse en particulier.
«L'accès à l'information pour les citoyens ou leurs représentants n'est pas assuré. Dans la plupart des secteurs où la corruption règne, il est quasiment impossible pour un chercheur ou un journaliste d'accéder aux bases de données d'un ministère quelconque ou d'une entreprise nationale. Aucun document n'est versé aux Archives nationales et consultable après un délai réglementaire établi. Il est parfois plus aisé de passer par la Banque mondiale ou par le FMI pour être informé des comptes de la nation». (16)
Pour aider à la lutte contre la corruption et infractions assimilées, les législations ne tarissent pas en recommandations visant à faciliter l'accès à l'information, enjoignant l'administration publique à coopérer entièrement avec les usagers (17), néanmoins les choses ne paraissent pas évoluer de manière qui prête à l'optimisme.
«La situation est dramatique. En matière d'accès aux sources d'information et de la dépénalisation des délits de presse, l'Algérie demeure toujours à la traîne». C'est ce qu'avait déclaré le président de la LADH, Mustapha Bouchachi lors d'une rencontre-débat sur la liberté de la presse, organisée à Alger en mai 2008
Pour conclure, il faut reconnaître que si l'on considère qu'une «presse d'investigation qui dévoile la violation de la loi et la corruption est nécessaire»(18) et que si «le journaliste, en définitive, est l'un des bâtisseurs essentiels de la démocratie, car il agit là où elle se construit tous les jours»(19), alors il serait temps de se hisser aux standards internationaux en matière de facilitation du droit d'informer tel que celui-ci a été consacré depuis déjà bien longtemps dans les pratiques anglo-saxonnes.(20)
Et c'est précisément cette profusion de sources d'informations et de données consacrées par une législation et des traditions séculaires qui a permis au journalisme aujourd'hui, dans des pays comme l'Angleterre, d'intégrer de nouvelles techniques dans la manière d'aborder les investigations et de rechercher la vérité. C'est l'ère du «Data Journalism ». (21)
Un fâcheux concours de circonstances
Nous n'aurons jamais la certitude si la domestication et l'instrumentalisation de certains appareils de l'Etat censés se prévaloir d'une indépendance et d'une souveraineté inaliénable aurait pour but de protéger le cas échéant certains cercles du pouvoir éminemment influents, ou plutôt d'empêcher d'autres parties rivales de déstabiliser le pays au moyen de cabales et de règlements de comptes qui desservent les intérêts supérieurs de la nation.
Mais imaginez que dans un pays, plusieurs facteurs soient convoqués par l'histoire pour des raisons infiniment obscures et parfois même pour des motifs légitimes dont nous avons du mal à saisir le sens et la portée, et que soit limitée l'intervention des chambres parlementaires en matière de contrôle et transparence budgétaire ainsi que bien d'autres questions cruciales, que l'on gèle la Cour des comptes, qu'on déconseille implicitement à l'appareil judiciaire de s'autosaisir dans des délais décents, c'est-à-dire avant que le monde entier n'apprenne ce qui se passe intramuros, qu'on mette sur les pieds des offices qui n'ont le droit ni d'intervenir ni de rendre publics des rapports dont les conclusions rentrent justement dans le cadre de cette politique d'information préconisée par la convention des Nations unies(22), qu'on fasse en sorte que ni la Banque centrale ni l'IGF ne s'acquittent correctement de leurs tâches, qu'on recommande fortement aux dénonciateurs de réfléchir longuement à leur irrésistible manie de se mêler de ce qui ne les regarde pas et de se préparer à des représailles instantanées si les propos qu'ils rapportent ne sont pas solidement étayés par des preuves tangibles et irréfutables, alors on se retrouverait avec un monde qui se mettrait à marcher à ce rythme indolent auquel nous avons tous été savamment dressés comme si chacun de nous était de passage dans un pays qui n'est pas le sien.
Un monde fébrilement, précautionneux et complètement inféodé à une hiérarchie fantomatique qui s'est assidûment imposée à notre inconscient collectif au point de formater nos actes et nos pensées.
De la sorte, nous pourrons tous lâchement nous défausser sur une presse, par délégation tacite celle-ci aura le courage et l'effronterie d'agir en notre lieu et place, là où chacun de nous et constamment n'a pu faire preuve que de couardise.
«Les figures du justicier, du témoin, du localier composent l'image du journaliste dans l'imaginaire classique de l'opinion publique.»(23)
Le paradigme des sanctions passe-partout : multifonctionnalité et sémantique combinatoire
Effectivement, nul n'ignore que la liberté d'expression aussi sacrée soit-elle ne peut en aucun cas faire abstraction ou se dissocier de l'autre obligation plus sacrée encore et qui consiste à respecter la vie privée et l'honneur d'autrui.(24)
Néanmoins, toute personne avisée prend conscience que lorsqu'il n'est point difficile dans une procédure judiciaire de qualifier sans aucune équivoque une infraction (calomnie, diffamation, divulgation méchante, dénonciation calomnieuse, injure, outrage, offense), il est par contre souvent peu aisé d'imputer avec une absolue certitude à son auteur l'intention exclusive de nuire et de salir gratuitement l'honneur d'autrui, car exceptionnellement, en matière de corruption, beaucoup de journalistes, un peu partout dans le monde et rarement chez nous, pensent se prévaloir de cette bonne foi énoncée dans toutes les législations et qui reposent sur des critères auxquels un journaliste consciencieux est souvent attentif et qui seront, le cas échéant, susceptibles de l'exonérer.
En plus du droit de réponse qui constitue cette autre voie salutaire, les journalistes, chacun dans la mesure de ses moyens et des disponibilités relatives à l'efficience des lois sur l'information et des législations en matière de délit de presse, ont recours en l'occurrence à ces deux piètres jokers que la loi a mis à leur disposition pour leur éviter certains désagréments liés à leur métier : l'exception de vérité et la bonne foi. Pour la première exigence, il faudrait être un magicien pour arriver à confondre un scélérat en lui mettant sous le nez la preuve qui consistera à le ferrer, donc il ne reste hélas à celui qui n'a pas pu retenir sa langue ou sa plume que sa bonne foi, celle-là même qui repose sur des éléments déterminés, à savoir :
a) La sincérité de l'auteur qui estime être en possession d'éléments suffisants pour croire à la vérité des faits relatés ;
b) la poursuite d'un but légitime visant à informer et non à nuire ;
c) la proportionnalité du but poursuivi et du dommage causé ;
d) le souci d'une certaine prudence.
En tout état de cause, pour ce qui est du but poursuivi ou plutôt de cet intérêt général qui est en jeu, il est utile de le rappeler, que ce dessein constitue un mobile légitime très fort dans ce contexte particulier où tout contribue à encourager les uns et les autres à lutter contre ce fléau (législation internationale – politique nationale …), dès lors, ce but légitime présupposé par les législateurs et particulièrement dans des pays où le baromètre de la corruption affiche toujours des proportions alarmantes, ne consisterait donc plus à informer seulement, mais plutôt à collaborer à l'assainissement des mœurs politiques et sociales. «Notre République et sa presse graviront ensemble les sommets ou bien elles iront ensemble à leur perte. Une presse compétente, désintéressée… peut protéger cette morale collective de la vertu, sans laquelle un gouvernement populaire n'est qu'une escroquerie et une mascarade.» Joseph Pulitzer


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