Au petit matin sur la plage de Sidi Krafess, un étrange cube, qui ressemble à un container, a été retrouvé sur le sable fin, échoué. C'est bien la mer qui l'a déposé mais qu'est-ce que c'est ? Ce n'est peut-être pas un container... Le père Bentob, chef de famille émigré qui passe tout ses étés ici, fait mine de réfléchir en tentant de faire oublier à sa femme et ses 5 enfants qu'il est surtout ouvrier chez Renault : Peut-être d'origine extraterrestre ? dit-il d'un air faussement mystérieux. C'est la mère Bentob qui répond cette fois, un peu irritée par l'apparition de ce cube qui lui gâche la vue : Même les extraterrestres ne viennent pas en Algérie, c'est le dernier pays pour les touristes, ceux de la Terre et d'ailleurs. Jalil, le jeune plagiste, est hésitant. D'un côté, dans ce cube diabolique, des milliards dorment peut-être. D'un autre côté, un container métallique n'est pas bon pour les estivants, le chiffre d'affaires va sûrement dégringoler. En plus, ce container prend la place de trois parasols et une dizaine de chaises, soit presque 3000 DA. Il faut le sortir d'ici, finit-il par dire. Boubou, le surveillant de baignade, placé sur la plage par la Protection civile, hausse les épaules d'un air désolé en frottant machinalement ses maigres pectoraux : On a essayé de le pousser, impossible. Il doit faire des centaines de tonnes. Que font les pompiers ?, s'énerve Jalil. Pourquoi ils ne viennent pas ? En plus, il y a des gens dedans... J'ai dit, je crois avoir entendu quelqu'un tousser, précise le père Bentob. Les pompiers sont occupés à éteindre les feux de forêt, répond Boubou. Un container, ça ne les intéresse pas. Même s'il y a des clandestins dedans. C'est Ryan, le petit dernier de la noble lignée des Bentob, qui met fin à la conversation, lui qui joue depuis le matin devant le cube. Venez voir, il y a quelque chose d'inscrit dessus ! A suivre...