Sur la plage de Sidi Krafess, un étrange cube qui ressemble à un container a été retrouvé échoué sur le sable. C'est bien la mer qui l'a déposé, mais qu'est-ce que c'est ? Tous les occupants de la plage se sont levés et ont entouré le container. Un peu craintifs comme chaque homme devant l'inconnu et comme chaque Algérien devant une apparition de puissance. Jalil, le jeune plagiste propriétaire de la concession, a d'autorité entamé la première opération. Il tape dessus. Le container répond par un bruit sourd et dense. En tous cas, c'est plein de quelque chose. Il tape encore plus fort et se met à crier : Y a quelqu'un ?! Is there any quelqu'un ?!! Le père Bentob a collé son oreille dessus. Il n'y a plus de bruits humains. Je me suis peut-être trompé. Ou ils sont morts. En tant qu'ouvrier chez Renault, le père Bentob, émigré de père en fils, fait le tour du cube et inspecte la tôle qui le couvre. Pas de jointures, pas d'ouverture. On dirait du métal mais particulier, je n'en n'ai jamais vu du comme ça. C'est clair que ce n'est pas une Clio debza, lui répond méchamment Jalil. Petit, où tu as vu des inscriptions ? Là, juste derrière, fait Ryan. Tout le monde se dirige vers l'endroit du cube où de petites inscriptions dans une langue incompréhensible sont peintes en blanc. C'est du chinois, annonce Tchachali, le gérant de l'infâme gargote de la plage, accouru aux nouvelles. C'est donc un container de Chine. Manque de chance ou hasard bienfaiteur, Yu, un Chinois qui vient tous les jours à la plage entre deux chantiers de logements qu'il construit avec son entreprise plus haut, est là. Il s'approche pendant que tout le monde s'écarte pour le laisser passer : Ce n'est pas du Chinois, conclut-il en caressant les inscriptions avec ses mains. C'est quoi alors ? Demande, inquiet, Tchachali. C'est sûrement du tifinagh, annonce Yu. Du quoi ? A suivre...