Résumé des épisodes précédents : le gros cube trouvé sur la plage de Sidi Krafess est toujours là, immobile comme un sphinx en forme de container métallique. Une brigade de la Protection civile est arrivée mais elle est repartie, avec de vagues promesses pour les prochains épisodes. Jalil le plagiste s'est résolu à régler le problème tout seul, sans attendre la fin des vacances de l'Etat. Il s'est débrouillé une scie à métaux et a commencé à découper la paroi du cube. Au bout d'une demi-heure, il a abandonné, en nage. Puis a nagé et est sorti de sa mer pour se mettre face à son public d'estivants, le cube derrière, à peine une égratignure. Faut régler ça. Le Ramadhan arrive, je vais rater ma saison. Le père Bentob ne se sent absolument pas concerné : Avec tout l'argent que tu nous as pris ? Ça te suffit pas ? Il faut dégager ce cube et c'est tout, on n'est pas à la Safex, c'est une plage. Yu, le seul Chinois de la plage et le seul à réussir par ailleurs à manger les infâmes paninis de Tchachali le gargotier, est encore une fois le plus pragmatique : En quoi ce cube gêne-t-il ? Il prend la place de trois parasols, lui répond Jalil. Si tu les payes, le cube ne me gêne plus. Moi je le trouve plutôt mignon ce cube. C'est Widad, l'une des deux soeurs, qui a parlé. Widad et Soad, jolies baigneuses, coquettes et superbement bronzées qui viennent souvent ici, si belles mais à l'air si dur que personne n'ose les aborder. Sauf le père Bentob, revenu de tout après 30 ans d'usine Renault : Tu as raison Soad, lui répond-il. Mignon comme toi. Widad. Et je suis loin d'être cubique, tu ne m'as pas bien regardée. La mère Bentob n'a rien raté. A voix basse, elle a murmuré à son mari : Dès qu'on rentre en France, je te dénonce à la sécurité sociale. Le père Bentob s'est dirigé vers le cube pour faire diversion : On pourrait en faire une attraction touristique... … à suivre