Plat de référence, ayant occupé depuis des époques bien lointaines une place prépondérante dans les mœurs culinaires mileviennes, M'haouer Mila est servi aux hôtes et invités de marque à l'occasion des fêtes religieuses, la célébration des mariages et les grandes réceptions. Transmis de génération en génération, ce mets ragoûtant constitue la fierté des ménagères, dont plusieurs se sont spécialisées dans la fabrication et la commercialisation de ce produit alimentaire au point de devenir de véritables cordons bleus raflant prix et attestations dans les manifestations nationales du couscous et des pâtes alimentaires. La dernière à avoir décroché le premier prix du Salon national du couscous n'est autre que Chérifa Zahri de Mila. Zohra Zaâboubi (Oued Seguène), Razika Nadji (Oued Athménia) et Salima Zemmamouche n'en sont pas moins orfèvres en la matière. Cette dernière nous a entretenus sur les origines et la préparation de ce plat incontournable qui fait partie des usages alimentaires de l'ensemble de la wilaya de Mila. « M'haouer Mila, tout comme les autres variétés telles le couscous, taâm, kousksi, berboucha, est une spécialité très ancienne qui remonte, selon des témoignages de nos ancêtres, jusqu'à l'époque romaine », a-t-elle affirmé. Certains spécialistes situent l'apparition du couscous en Algérie à plusieurs décennies avant J.-C. M'haouer, qui est l'une des plusieurs facettes en vogue à Mila, est un plat complet, concocté à base de semoule bien granulée et cuite à la vapeur. Plat à haute qualité nutritive, selon l'avis des spécialistes en gastronomie, léger et aidant à une digestion facile, il est servi ou accommodé de nombreuses manières, selon qu'on soit d'une région ou d'une autre.