De merveilleux sites archéologiques et historiques susceptibles de booster le tourisme dans la wilaya de Boumerdès sont délaissés. «Sur les 55 sites identifiés par la direction de la culture, plus de 41 se trouvent dans un état critique», indique le rapport de la commission du tourisme de l'APW. Les élus déplorent l'absence de programmes de réhabilitation et de préservation de certains sites d'une grande valeur, comme la Casbah de Dellys, le château du roi berbère Nubel de Thénia, ou encore le mausolée de son fils, le prince Firmus, qui défia Rome, situé à Si Mustapha. D'autres découvertes archéologiques faites non loin du rivage sont aussi ignorées. C'est le cas des gravures rupestres de Afir, qui remontent à plus de 3000 ans, ou encore du site de Rusubikari, qui remonte à l'époque romaine et fut un important comptoir de négoce à l'ère des Phéniciens, en raison de sa prospérité. Ce site classé, appelé aussi Mers Eddadjadj, a fait récemment l'objet de fouilles par d'éminents archéologues, mais il n'est toujours pas clôturé. De nombreux autres sites historiques situés à Ammal, Tidjelabine, Corso et Cap Djenet sont également abandonnés. Même la placette où a été hissé, le 3 juillet 1962 à 12h, le premier drapeau de l'indépendance de l'Algérie, sise à 100 mètres du siège de la wilaya, n'est pas aménagée. Certains citoyens se demandent : «Comment peut-on attirer les touristes, si les endroits qu'on doit leur faire visiter, et qui rappellent notre histoire, ne sont pas bien entretenus et préservés ?».