Le Congrès mondial amazigh (CMA) compte maintenir l'organisation de ses cinquièmes assises en Kabylie et semble vouloir mettre la pression sur les pouvoirs publics en vue d'obtenir une autorisation. « Nos représentants en Algérie ont saisi en bonne et due forme le wali de Tizi Ouzou et le ministère de l'Intérieur en vue de l'obtention d'une autorisation d'organisation du cinquième congrès du CMA à Tizi Ouzou. Hélas, la non-réponse de l'administration à notre demande après quatre mois d'attente s'avère comme une sorte de refus. C'est pour cela que nous avons, comme ultime recours, saisi la justice à travers une plainte contre la wilaya de Tizi Ouzou. Cela afin de faire respecter les lois », a déclaré Belkacem Lounès, président du CMA, hier lors d'un point de presse animé à Tizi Ouzou. Le conférencier a qualifié également ce refus d'autorisation comme une « discrimination envers les Imazighen ». Et pour étayer ses dires, il estime de ce fait que « l'attitude de l'administration locale de Tizi Ouzou est contraire au droit algérien et international, et méprisante vis-à-vis des principes de démocratie et de liberté d'expression ». Toujours dans le même sillage, Belkacem Lounès ajoute : « Parallèlement à l'action interne, le CMA a saisi les Nations unies ainsi que l'Union européenne. Les organes spécialisés de l'ONU nous ont répondu en exprimant leur étonnement devant l'interdiction du congrès du CMA. Le gouvernement algérien est hostile à l'amazighité », a-t-il martelé, tout en précisant qu'au Maroc quatre villes sont candidates pour l'organisation de ce rendez-vous, mais, a-t-il soutenu, son souhait est de respecter les résolutions entérinées lors du précédent congrès. Interrogé sur la présence d'éventuels tiraillements au sein du CMA, notamment au niveau du comité local d'Algérie, Belkacem Lounès reconnaît qu'il y a effectivement des tentatives de diversion. Mais, a-t-il insisté, « celui qui n'est pas membre du CMA n'a pas le droit de disputer le leadership ». Par ailleurs, de son côté, Me Mezil, avocat chargé du dossier en question, a relevé que « le refus implicite » de la wilaya d'une autorisation d'organisation du congrès du CMA en Kabylie est assimilé à une affaire politico-administrative. « Et pourtant, lorsque cette wilaya avait accueilli la vedette d'Al Jazeera, El Karadhaoui, personne ne s'est inquiété. Aujourd'hui, l'administration ne cesse de remettre sur le tapis le prétexte de l'état d'urgence qui est devenu l'alibi de toutes les administrations. Donc, après quatre mois d'attente, la seule institution à laquelle il faut s'adresser, c'est la justice. Nous avons introduit une requête auprès de la chambre administrative », a-t-il précisé.