Les jeunes artisans de l'entreprise Essences d'Algérie, présents au Salon national du bois et dérivés qui s'est achevé le 9 novembre à Tipasa, n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer toutes les difficultés qui entravent le développement de leur petite unité de fabrication artisanale des eaux et des huiles à base de plantes, telles que le romarin, la menthe, l'eucalyptus, la lavande, pour ne citer que ces espèces. La forêt demeure un gisement inépuisable de matières premières des essences résineuses, quand ces forêts algériennes ne sont pas continuellement l'objet d'agressions (abattages d'arbres, incendies, occupations illégales). Cette petite entreprise artisanale algérienne a réussi à pénétrer timidement le marché nord-américain et européen, mais elle est livrée à elle-même. L'artisan ne cache pas son inquiétude sur l'avenir de son métier, il s'est permis de commercialiser ses «précieux liquides» dans un seul local à Alger. Essences d'Algérie a failli disparaître dans le tourbillon bureaucratique. «C'est l'amour que l'on porte à notre travail qui a fait que notre petite fabrique demeure en activité. Les administrations ne nous facilitent pas la tâche dans nos démarches. Sachez que la collecte des feuilles des différentes espèces d'arbres et de plants exigent beaucoup de temps et des négociations», a déclaré Rebahi Rabah. «Heureusement qu'une manifestation pareille nous rapproche du public pour nous faire connaître et expliquer aux familles et aux sociétés pharmaceutiques toutes les propriétés de chacun de nos produits naturels», a ajouté le second artisan. Les essences résineuses constituent l'un des créneaux encore méconnus auprès des investisseurs algériens. Pourtant, les produits sont toujours demandés sur le marché national.