G angrenée par l'informel, l'activité du recyclage, génératrice d'au moins 20 000 emplois par an n'est pas organisée puisque la collecte se fait manuellement par des enfants, de surcroît exploités pour 1 à 1,50 DA la bouteille en plastique qui domine l'activité du recyclage en Algérie. Les capacités du recyclage de cette matière sont de 50 millions d'unités, soit la moitié des besoins européens en la matière. Le tri et le traitement se font également dans l'informel en absence de sociétés spécialisées dans le domaine et activant dans les normes. L'activité de recyclage professionnel du plastique est assurée par 7 entreprises seulement, alors que le pays produit 1,7 milliard de bouteilles par an. Il faut savoir que la matière première composant la bouteille, le PET (polyéthylène téréphtalate), est importée pour 1200 et 1400 euros la tonne. Le potentiel du marché est conséquent, mais il est très difficile d'investir dans la filière puisqu'il existe un vide juridique en matière d'investissements étrangers et aucune mesure incitative pour les nationaux désireux de se lancer dans le recyclage en tout genre, selon les opérateurs dans cette activité. De plus, le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE) est le seul habilité à octroyer des marchés pour le recyclage des déchets, notamment les déchets dangereux mal stockés, tels que les déchets hospitaliers ou Darsi, dont la gestion a été confiée en 2008 à la société allemande Remondis, mais aucun bilan de la revalorisation de ces déchets n'a été rendue publique à ce jour. Par ailleurs, les déchets pétroliers ne sont pas revalorisés, pour l'instant en Algérie, mais des négociations avec Sonatrach sont en cours pour leur recyclage. Le marché en la matière n'a pas été estimé, selon les informations obtenues. Pour ce qui est des huiles usagées, environ 59 000 tonnes sont générées par les unités industrielles, alors que près de 10 000 tonnes sont actuellement stockées, mais seulement 8% de ces huiles sont récupérés par la société Naftal. D'autres déchets pourraient être recyclés en Algérie, comme le matériel informatique. Ce créneau est en prospection actuellement. Enfin, la quantité de déchets valorisable est de l'ordre de 2 900 000 tonnes par an, équivalent de 6 milliards de dinars de gain sur la valorisation par le recyclage, selon le DG de l'Agence nationale des déchets (AND). Le manque à gagner peut atteindre 200 millions d'euros par an pour le plastique, au moins 60 millions d'euros pour le verre, 400 millions d'euros pour le papier et le carton et peut atteindre 700 millions d'euros pour les métaux qui ne sont pas exportés, selon un consultant algérien dans le domaine. Il reste néanmoins la décontamination des sites qui est très onéreuse, a-t-on expliqué.