Les malheurs de l'ancien syndicaliste de l'UGTA, Ahmed Badaoui, n'en finissent pas. Après avoir été suspendu de ses fonctions aux Douanes algériennes où il occupait le poste d'inspecteur divisionnaire, il a été empêché de quitter le territoire national. Voulant se rendre en Tunisie en compagnie de sa famille pour passer des vacances, l'ancien secrétaire général du syndicat des Douanes a été surpris par la police des frontières d'Oum Tboul, dans la wilaya de Tébessa, qui a exigé de lui la présentation d'un titre de congé pour pouvoir passer la frontière, selon les propos de M. Badaoui qui s'est présenté hier à notre rédaction. Un document, dit-il, que l'administration douanière ne veut pas lui délivrer en raison de sa rupture de travail avec ladite institution. Il a rappelé que la loi n'oblige personne souhaitant quitter le territoire de se munir d'un titre de congé pour pouvoir passer les frontières. « J'ai été retenu pendant cinq heures, ma famille et moi, au poste frontalier avant qu'on nous libère à la nuit tombée. Nous avons vécu un cauchemar », raconte-t-il. M. Badaoui n'est pas allé par quatre chemins pour montrer du doigt son ancien employeur, l'administration douanière en l'occurrence, qu'il accuse d'être « derrière ces agissements arbitraires ». « Lorsque l'administration des Douanes a été informée de ma présence au poste frontalier, m'apprêtant à me rendre en Tunisie, elle a immédiatement dépêché son responsable local afin de demander à la PAF de m'interdire de quitter le territoire national au motif que je fais l'objet d'une poursuite judiciaire, se substituant ainsi à la justice », explique-t-il. Ainsi, il se dit victime « de harcèlement et d'intimidation de l'administration douanière, qui me poursuit partout où je suis. Il s'agit là d'une atteinte à un des droits fondamentaux des citoyens qui est la libre-circulation des personnes, pourtant consacré par la Constitution de notre pays », s'est-il indigné. Des agissements que dénonce M. Badaoui avec énergie. S'interrogeant sur pareille attitude des autorités en question, M. Badaoui conteste cette « décision » qui est du ressort du seul juge. Par ailleurs, le Comité de défense des libertés syndicales (CDLS) a dénoncé, dans une déclaration rendue publique hier, le harcèlement dont fait l'objet Ahmed Badaoui et appelle les syndicats autonomes, les ligues des droits de l'homme ainsi que les partis politiques à agir ensemble pour « élever la légitime protestation qu'appellent de pareilles pratiques et dérives des pouvoirs publics ». Le comité a saisi l'occasion pour réclamer la réhabilitation de M. Badaoui « dans ses fonctions et le rétablissement de ses droits pleins et entiers ».