Le 2e conseil central de la Confédération internationale des syndicats arabes (CISA) s'est réuni hier à Alger. Les 20 centrales syndicales arabes affiliées à la CISA s'attelaient à formuler les préoccupations, notamment sur les questions économiques, sociales et syndicales, à soulever lors du congrès de l'Organisation arabe du travail (OAT), dont les travaux s'ouvrent aujourd'hui à Alger. Il était également question pour la CISA de plancher sur son plan d'action et son budget approximatif pour l'année 2005 ainsi que sur l'étude du mémorandum élaboré par le secrétariat général de la confédération qui sera soumis au 32e congrès arabe du travail. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué que la réunion du conseil central se veut « une tradition » à la veille de la tenue de chaque congrès arabe du travail, précisant que plusieurs points traités au conseil seront soumis au congrès de l'OAT, tels que la problématique des libertés syndicales, le chômage dans le monde arabe et la possibilité de créer un marché arabe. Il s'agit en outre pour la CISA de solliciter plus d'aide, notamment dans la formation syndicale où l'OAT s'était déjà engagée. Des demandes seront également formulées pour amener l'OAT à faire appliquer, dans les pays où les libertés syndicales n'existent pas encore, les conventions auxquelles ces pays ont souscrit, sachant que les libertés syndicales dans certains pays, notamment ceux du Golfe, font encore défaut. Le secrétaire général de la CISA, Hassen Djemam, qui était réélu pour un quatrième mandat en décembre 2004, a insisté sur l'importance de cette rencontre qui, a-t-il estimé, « coïncide avec une étape très importante de l'histoire du mouvement syndical ». « Le mouvement syndical arabe est confronté à des défis majeurs, entre autres la mondialisation, la privatisation anarchique et l'expansion des sociétés multinationales », a dit M. Djemam. Il s'agit, selon lui, d'exiger plus de dialogue et de liberté syndicale en faisant associer les travailleurs dans les décisions se rapportant aux questions économiques et sociales. Hassan Djemam regrette que le chômage dans le monde arabe ne cesse d'augmenter sous l'effet de la restructuration des entreprises. Pour preuve, selon lui, le nombre de chômeurs dans le monde arabe a atteint 25 millions sur un total de 60 millions de travailleurs, alors qu'il n'était que de 12 millions il y a une décennie. Ce qui représente en moyenne, selon lui, 32% de chômeurs. Pour sa part, le secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Ali Louhaïdia, a indiqué que « le travail syndical arabe est partie intégrante du travail arabe en général, dont il faut hisser le niveau afin de réaliser les aspirations des travailleurs du monde arabe ». Il a souligné que « les gouvernements arabes valorisent ce travail afin de réduire les souffrances des peuples arabes du chômage, de l'ignorance et la marginalisation ».