Alors qu'à l'étranger le métier de tatoueur est en pleine expansion, en Algérie il est très prisé durant la saison estivale. Rencontre avec un artiste qui travaille sur de la matière vivante, en l'occurence. Lotfi Beggag est un jeune qui s'est découvert, voilà quatre ans, un don de tatoueur. Cette passion pour le dessin remonte à l'enfance puisque c'est à l'âge de onze ans que Lotfi se rend compte qu'il est doué pour le dessin. Le pinceau et la palette deviendront, ainsi, ses instruments de prédilection. Autodidacte par excellence, il s'essayera aux techniques de l'abstrait et du figuratif avec habilité. Sans prétention aucune, il avoue que très tôt, il s'était rendu compte qu'il pouvait maîtriser n'importe quelle technique avec dextérité et qu'il pouvait reproduire toute oeuvre voulue ». Artiste polyvalent, il s'appliquera à réaliser aussi bien des tableaux que des calligraphies. Son travail est tel que certains particuliers le sollicitent pour la décoration de leurs propres demeures. Lotfi a participé à plusieurs expositions, notamment à Alger, Batna, Constantine et Bou Saâda. Son incursion dans le domaine du tatou remonte il y a quatre ans. C'est durant les précédentes saisons estivales qu'il avait remarqué que la gent féminine et masculine étaient accros au tatou. Pour peaufiner davantage cette technique en vogue, il décide de se perfectionner en suivant une formation en maquillage permanent au sein de l'école privée « Main d'or » spécialisée dans la haute coiffure et l'esthétique. Il est d'ailleurs, professeur de tatouage et de maquillage permanent au niveau de cette prestigieuse école. Si auparavant Lotfi Begga était un simple tatoueur, aujourd'hui, c'est un professionnel qui excelle à réaliser n'importe quel dessin avec facilité. Nul besoin d'esquisser un premier essai sur la peau. Il passe directement au motif. Lotfi reconnaît qu'il s'est toujours considéré comme un routard du tatouage mais depuis qu'il a élu domicile, durant les trois dernières saisons estivales et cette année encore, au niveau de la piscine Kiffan Club, ses ambitions ont pris un essor considérable. Lotfi nous explique que la durée d'un tatou oscille entre vingt jours, six mois et quatre ans,car tout dépend du produit utilisé et de la demande du client. Pour les tatouages d'une durée limitée, le professionnel recommande aux intéressés de ne pas se mouiller le corps tout de suite après avoir effectué le dessin au pinceau. Si les femmes se plaisent à se faire dessiner sur les épaules, sur les bras ou encore au bas du dos des papillons, des fleurs, des signes astrologiques ou encore des dessins traditionnels, il n'en demeure pas moins que les hommes ont une prédilection pour les dragons, les bracelets et les noms de leur dulcinée. Concernant le tatou permanent, Lotfi utilise un matériel stérilisé adéquat, digne des grands chirurgiens- dentistes. A l'occasion du Ramadhan, ce spécialiste du tatou compte offrir à sa clientèle, implantée au niveau de la piscine Kiffan Club-qui sera ouverte exceptionnellement du 27 août au 10 septembre à partir de 21 heures- un nouveau concept. « Au lieu de réaliser mes tatous avec de la pierre noire, je compte utiliser le henné pour toutes mes productions ».