Vous l'avez surement remarqué, l'Algérie est “présente” dans la campagne présidentielle française, et pas comme figurante puique les deux candidats qui réunissent les meilleures chances pour accéder à l'Ellysée, en l'occurence Sarkozy et Ségolène Royale ont pris des portes-parole qui ont du sang algérien dans les veines. Le choix de ces deux favoris des sondages est sans aucun doute motivé par leurs compétences en la matière, mais dans l'absolu, il ne semble pas tout a fait fortuit.Comme la communeauté maghrébine en générale, algérienne en particulier compte tenu de son nombre dans le contexte d'une émigration étalée sur plusieurs générations,est plus que jamais décidée à défendre par elle même ses droits en tentant de peser de tout son poids dans l'urne,il est plus que nécéssaire de ne pas lui tourner le dos, du moins de la considérer comme quantité négligeable sachant qu'une voix de plus acquise est une garantie supplémentaire pour gagner la rude bataille électorale.Sur les plateaux de télévision, les têtes basanées représentants soit l'UMP soit le parti socialiste sont plus fréquentes, et mises en avant pour essayer de convaincre non seulement le camp adverse, mais aussi les laissés pour compte des banlieues qui avaient perdu tout espoir de voir les hommes politiques quelque soit leur bannières s'occuper de leur problèmes. En fait,il ne faut pas se faire d'illusion,et les communautés dites minoritaires l'ont bien compris,ces voix qui sont les leurs et que les candidats convoitent constituent un enjeu de taille dans la course electorale.Pour l'Algérie,c'est une réalité qui n'a échappé ni à Sarkozy qui n'a pas hésité à effectuer un déplacement dans notre pays pour relever la température et la portée de l'influence que pourrait avoir l'émigration algérienne, ni a la candidate socialiste qui a dépéché Jacques Lang pour les mêmes raisons. Mais il se trouve que d'un autre côté, cette communauté qui a effectivement des arguments massifs à faire valoir n'a jamais été structurée pour jouer un rôle de cette importance. En d'autres termes, si beaucoup de pays ont réussi à organiser leur émigration en véritable lobby pour servir des intérêts bien précis,notre pays s'est toujours illustré par son incapacité à réunir les conditions idoines pour permettre à notre émigration de s'exprimer dans un cadre organisé et efficace qui lui serait profitable aussi bien en politique que dans le domaine commercial ou autre. On ne sait pas si dans la perspective de cette election presidentielle française, l'Algérie tirera quelques marrons du feu,mais toujours est-il que les jeunes d'origine algérienne qui y prennent part sont nombreux et visiblement à la hauteur des tâches qu'on leur a confiéés. C'est dire que le potentiel est trés riche,trés dynamique,trés disponible, mais qui pour l'heure ne profite qu'à une seule partie.Ceci étant reconnu, il faut ajouter que même nos artistes n'ont pas manqué d'être sollicités à l'image du chanteur Faudel qui a rallié la famille sarkozyste , une option qui disons-le au passage a été mal accépté par ses admirateurs en Algérie qui auraient souhaité le voir adopter une attitude de neutralité pour conserver son indépendance culturelle. Faudel a-t-il cédé par calcul politique ? Beaucoup le pensent comme ils l'ont fait pour d'autres artistes de renom qui n'ont pas resisté aux sirènes de Sarko alors que le programme de ce dernier est presque la copie confome de celui du Front National. De toute évidence, la réaction des algériens au ralliement de Faudel est une indication sur le mauvais choix que pourrait faire le gouvernement algérien s'il venait à donner des gages à l'ex-ministre de l'intérieur français.Autrement dit,si Sarkozy veut recolter des voix de ce côté là, il lui faudrait reviser son discours et modérer ses engagements. Le pourra-t-il ? Le voudra-t-il ? Rien n'est moins sûr, sauf qu'il existe l'antithèse de Faudel qui a pour nom soit Zidane, une figure sportive glorieuse qui a refusé toute implication dans une campagne politique ou la manipulation est de rigueur,soit Azzouz Beggag qui est pour ainsi le seul ministre du gouvernement sortant de Villepin à ne pas faire allégeance au puissant Sarkozy. Le ministre de l'égalité des chances, d'origine algérienne, a pris le risque d'entrer en conflit ouvert avec son ministre de l'intérieur pour ne pas faillir à ses principes.Il n'a pas pardonné à Sarko d'avoir traité les jeunes des banlieues de “racaille”, et cette prise de position politique, il a dit l'assumer en toute responsabilité. Entre Faudel et Beggag, il n'y a pas photo, c'est sûr, mais c'est le reflet d'une communauté algérienne divisée qui parfois ne sait pas elle même ou elle va faute d'orientation. Azzouz Beggag, faut-il le rappeler, avait fait un saut en Algérie pour se retrouver parmi les siens et humer les senteurs de la ville de ses parents (Setif), alors qu'il subissait les assauts d'une certaine presse xénophobe. Cette visite, hélas est passée presque inaperçue,dans la mesure ou ni les officiels ni la ... télévision algérienne ne se sont intéréssés à lui. Un râtage de plus, alors que la campagne pour nos legislatives se meut dans une indifférence populaire totale qui ont dit long sur son incapacité à accrocher. Pourtant, médiatiquement,il y a du grain à moudre pour le petit écran. Quand Rédha Malek décide de s'allier avec Benyounes, quand Khellil refait apparition comme indépendant aprés une longue retraite, quand Ahd 54 et le PNSD resortent de leur hibernation, quand Louiza Hanoune tire à boulets rouges sur le pouvoir suite au verdict dans l'affaire khalifa qu'elle trouve scandaleux,quand Saidani annonce presque son départ programmé du perchoir de l'Assembleé nationale, quand Belkhadem persiste dans sa volonté de reviser la constitution, et quand Ouyahia mise sur la victoire incontestable de l'alliance, ce ne sont pas les sujets à exploiter qui manquent, mais qui ne font pas rire.