L'avenue du 1er Novembre, appelée aussi « Trik J'nina » par les citoyens de Aïn Beïda, plantée de frênes qui donnent de l'ombre et de la fraîcheur, est le lieu qui draine le plus de promeneurs, principalement des retraités, des désoeuvrés et même de jeunes garçons et filles. En fait, depuis la restauration et le relookage du jardin public, au milieu duquel trône allègrement un jet d'eau, tout le monde y vient, qui pour s'oxygéner, qui pour rencontrer des connaissances, qui pour lire le journal dans le calme et la sérénité, d'autant que les lieux s'y prêtent aisément. Situé au cœur de la ville, le jardin public, dont l'érection remonte au début du siècle dernier, est un havre de paix où poussent plusieurs sortes d'arbres, surtout de jeunes et gaillards frênes qui forment une voûte au-dessus des têtes des promeneurs, que le soleil arrive difficilement à percer par endroits, et où aussi se bousculent de jeunes rosiers qui n'ont pas encore offert au regard leurs premières roses. Ali Bella, un ancien instituteur, en bon connaisseur, nous a cité toutes les fleurs qui poussaient autrefois dans ce jardin. « Chaque plate-bande était réservée à une fleur donnée : ici des bleuets, là des marguerites, là encore des violettes … » Autant dire que vu d'en haut, le square ressemblait à un charmant tapis aux couleurs vives et rayonnantes. Aujourd'hui, le seul charme ce sont les frênes qui dispensent généreusement leur ombre et incitent à la méditation. Ouvert toute la journée au public, le square, qui ne porte pas un nom spécifique (chahid ou personnalité de la ville), est devenu le lieu où beaucoup viennent déguster un thé qu'un fleuriste prépare à gauche de l'entrée principale. Au fait, pourquoi l'APC n'a-t-elle pas recruté un horticulteur pour entretenir les bandes et y planter des fleurs ? Reste que le lieu dégage un charme particulier, lequel contraste étrangement avec le reste de la ville qui ressemble à un grand bazar.