A l'ombre des torchères et bercée par les festivités de la fête de la fraise, Skikda se prépare à accueillir les estivants qui viennent chaque année de plus en plus nombreux profiter des paysages de ce côté de la Méditerranée et étancher leur soif de détente et d'évasion. Rusicada se refait une beauté pour séduire davantage. Plusieurs quartiers ont gardé leur cachet architectural. Skikda est un ancien comptoir punique bâti près de l'embouchure du Safsaf dans un ravin, entre deux mamelons. Pour construire l'actuelle Skikda, les Français rasèrent les monuments d'époque : théâtre, amphithéâtre, château d'eau, forum, basilique et temple. Ils lui donneront le nom de Philippeville en l'honneur au roi Louis-Philippe. Ville martyre, elle subira, après l'insurrection du 20 août 1955, une répression féroce de la part de l'armée coloniale, aidée par les colons. De la ville de Skikda elle-même, on retiendra principalement la place du 1er Novembre 1954 autour de laquelle s'organisent et se révèlent des ensembles intéressants du point de vue historique et archéologique. Elle est le cœur de la ville. Cette place est souvent animée. Les ruelles s'agrippent à flanc de colline. Dans la partie est, après la place du 24 Février 1971, on peut atteindre l'hôtel Es Salem d'où l'on admirera le golfe de Skikda. La majorité des vacanciers viennent de Constantine fuyant la fournaise du Vieux Rocher. Les promeneurs se verront tentés par les nombreuses terrasses qui jalonnent la corniche. Une commission de la wilaya a été chargée des préparatifs de la saison estivale et d'apporter les dernières retouches au long processus, entamé depuis janvier passé. Elle a retenu le principe de concéder une dizaine de parcelles de plages à des opérateurs privés dans le cadre de la nouvelle réglementation, conformément à un cahier des charges élaboré par les services de la wilaya. La commission a, également, décidé d'envisager la réouverture de certaines plages, considérées autrefois, comme dangereuses, à l'instar de celle de Kef Fatma dans la commune de Benazzouz, ce qui porte le nombre de plages autorisées à la baignade au niveau de toute la wilaya de Skikda à 17 plages. Région attractive Quelque 200 jeunes seront mobilisés pour soutenir l'action des communes en matière de nettoyage des plages. Les effectifs de la Protection civile, affectés à la surveillance et à la sécurité des estivants, seront renforcés par des saisonniers, surveillants de baignade qualifiés. Chaque année, cinq millions d'estivants en moyenne visitent Skikda et ses environs. Skikda s'est contentée pendant plusieurs saisons d'être une région attractive lors de la traditionnelle fête de la fraise (25-27 mai), annonciatrice de la saison estivale, puis elle s'abandonne au grand sommeil à peine éteints les lampions. A l'occasion de la cueillette de ce fruit que la région produit en abondance, Skikda organise chaque année des festivités très animées qui célèbrent la fraise pendant trois jours. Les producteurs s'y donnent rendez-vous pour exposer leurs plus beaux fruits et espérer une récompense remise au cours de la soirée sur l'esplanade de l'hôtel de ville. Ce concours est une occasion pour les amateurs de déguster des gâteaux préparés par les meilleurs pâtissiers de la ville. Des troupes folkloriques défilent entre les stands montrant l'artisanat de la ville, dont les belles broderies. Aujourd'hui au regard des grandes potentialités exceptionnelles qu'elle recèle, elle veut changer cette image. Stora, joli petit port abrité par les falaises et une agréable station balnéaire typiquement méditerranéenne, accueille ses visiteurs qui auront à pencher pour une balade sinueuse à travers les sentiers des plages Molo, Miramar et la Carrière, ou à arpenter les quais du port de pêche. La halte y est plus que souhaitée et procure une vague de fraîcheur bleue. Skikda annonce la couleur avec ses odeurs marines : la mer est là, nourricière et réparatrice, insaisissable aussi, indomptable sûrement, mais si belle même dans ses colères. Une escale toujours vivifiante. A Collo, chaque année, les vacanciers affluent pour se perdre dans ses plages de rêve. La région est propice au tourisme culturel, car plusieurs civilisations sont passées par là. Des sentiers escarpés longent de jolies criques isolées et mènent vers la presqu'île de Djerda, un rocher coiffé d'un phare de sable blanc de la baie des jeunes filles et de la plage Aïn El Doula. En été, le petit port fête la sardine et l'ambiance est assurée par des restaurants. La visite de la ville est très intéressante : théâtre romain dans la ville même, construit au XIe siècle, plus grand que les théâtres de Djemila et de Timgad. La plupart des antiquités découvertes à Skikda sont conservées au musée (statuettes, stèles, sculptures). Il y a aussi la grande plage au fond d'une baie ravissante (à 17 km). Un point de vue splendide sur Skikda et la rade. Du côté est, on va à la rencontre d'un circuit de plages sur plusieurs kilomètres : Jeanne d'Arc, les Platanes, Site du Cap de Fer, Plage El Mersa. En fait, tout prend du relief à Skikda, la luminosité est telle que les couleurs éclatent.