La filière de la pomme de terre connaît ces derniers jours une série de tentatives à absorber l'excédent de production de ce légume en recourant au Syrpalac pour la troisième année consécutive et à l'export. Or, aucune étude ni prévision sur les quantités à stocker et celle à exporter. Pourtant, certaines sources dont la chambre de l'agriculture de Aïn Defla a parlé d'un excédent de production de 50 000 tonnes de pomme de terre et les représentants des fellah à Oued Souf ont indiqué une quantité de 56 000 tonnes en quête de preneurs à l'export avec des prix variant entre 17 et 22 DA. Pour leur part, les exportateurs attendent la liste des producteurs en possession de ces excédents pour lancer leurs opérations. La préoccupation des exportateurs porte sur la fourchette de prix à l'export en tenant compte du prix de 20 DA proposé par l'Etat. Mais en fait, tout est à faire, car aucune étude de marché n'a été réalisée à ce jour en vue de créer une filière à l'export. Seuls des exportateurs optimistes tâtonnent de leur côté pour trouver des marchés, comme il a été constaté lors d'une réunion de ces derniers avec les représentants du ministère. C'est ce qui ressortira de ce dossier. Pour les représentants du ministère, l'objectif est de réguler les prix de la pomme de terre sur le marché local et aider les agriculteurs pour continuer à produire. Or, le problème qui se pose est lié à la planification sur les rendements qui restent méconnus car, selon les économistes, «excédent ne signifie pas de bons rendements à l'hectare». D'ailleurs, le ministère en collaboration avec le comité interprofessionnel de la pomme de terre prévoit un atelier dans ce sens, car l'objectif est d'atteindre une production de plus de 4 millions de tonnes de qualité d'ici 2014. Vers le mois de mars, on y verra plus clair Pour atteindre les objectifs fixés par le ministère, des entités privées vont aider l'Etat à réguler le marché et stabiliser les prix, indique la même source. Certains proposent des sociétés privées de stockage au moment où les agriculteurs en possession d'excédent de production ont eu recours aux chambres de l'agriculture pour justement trouver une solution. Les opérateurs de la place estiment que si cet excédent n'est pas exporté, la nouvelle récolte sera compromise. En effet, pour 2011, il est prévu une superficie ensemencée de 60 000 hectares avec une augmentation des superficies de 12 à 18% par rapport à l'année dernière. L'Algérie produit entre 200 000 et 220 000 tonnes de semence locale par an avec des quantités importées tant qu'on ne détient pas toutes les variétés de pomme de terre. Le prix à la consommation de la pomme de terre sur le marché local varie entre 25 et 40 DA. Un exportateur promet de stabiliser avec l'aide de l'Etat les prix à 30 DA en l'exportant au même prix vers le marché européen. Pour arriver à cette fin, aucune enveloppe n'a été rendue publique pour permettre à la pomme de terre de coûter 20 DA à la source et voir son prix se stabiliser sur le marché de détail. L'export n'est pas pour demain, mais la transformation reste une autre option envisageable, mais pour ce faire, il faudra augmenter la production des variétés destinées exclusivement à cette industrie agroalimentaire puisque actuellement elle est entre 2 000 et 10 000 tonnes. Cette subvention de l'Etat à la pomme de terre, qui ne dit pas son nom, devra être accompagnée de mesures sur les marges bénéficiaires à ne pas dépasser dans une économie de marché. Dans ce sens, les textes d'application de la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales sont en préparation. Pour l'heure, le consommateur est tenu en haleine.