Les producteurs de la région de l'Ouest ont mal reçu la décision de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev), celle d'inonder le marché en quantités importantes de pomme de terre. Afin de stabiliser le marché durant ce mois d'avril avant l'entrée de la récolte de saison en mai, l'Onilev a déstocké 60 000 tonnes de pomme de terre, la décision qui a été critiquée par les producteurs de la région de l'Ouest puisque cela coïncide avec l'arrivée de leur production. Lors de la réunion nationale de suivi et évaluation de la filière pomme de terre tenue, jeudi au siège du ministère de l'Agriculture et développement rural, entre le ministre Sid Ahmed Ferroukhi et les représentant de l'Onilev, les représentants des producteurs de la région de l'Ouest ont insisté sur le rôle de l'office qui «devrait jouer le rôle de régulateurs et non pas de concurrent envers les producteurs», considérant que cette décision est «à l'origine de la baisse des prix. Avec des prix de moins de 20 dinars, il sera impossible de couvrir nos charges». A ce propos, le premier responsable du secteur de l'agriculture a nié toute volonté de l'Etat de casser les prix, «cette intervention vise uniquement l'équilibre du marché», a-t-il indiqué. Toutefois, il a conseillé aux producteurs d'augmenter leur rendement afin de faire face aux coûts de production, tout en rappelant que le système Syrpalac, mis en 2009 pour la régulation du marché de la pomme de terre, sera évalué et revu dans certains points, afin de faciliter davantage la mission des producteurs. Par ailleurs, Sid Ahmed Ferroukhi a indiqué que «les exportations de la pomme de terre se poursuivraient durant les trois prochaines années pour atteindre les 70 000 tonnes». «Les professionnels doivent, en conséquence, se préparer bien à l'avance en matière de choix des variétés, du calibre et des capacités de conditionnement», a-t-il ajouté. Suite au surplus de production enregistré lors de la saison 2015-2016, certains opérateurs ont réalisé des opérations d'exportation vers notamment des pays du Golfe et d'Europe, alors que d'autres continuent de prospecter des marchés en Afrique et en Asie. Sur une demande potentielle de pays importateurs de l'ordre de 25 000 t pour la pomme de terre algérienne sur l'année 2016, il a été exporté 2 000 t à ce jour. Selon le ministre «l'objectif est de rendre ces exportations structurelles et d'atteindre durant, les trois prochaines années, les 70 000 t». Il a indiqué, dans ce sens, qu'une plateforme de conditionnement et de froid devrait être opérationnelle en juin à El Oued, une région produisant environ 40% de la production nationale de cette tubercule. L'exportation et la transformation sont, désormais, devenues les facteurs indispensables pour réguler le marché de la pomme de terre qui devient de plus en plus excédentaire. Dans ce sillage, il a révélé, dans ce sens, que son secteur avait recensé une quinzaine de projets industriels dans la transformation de la pomme de terre, précisant qu'«en collaboration avec les autres secteurs, nous allons inciter ces industriels à réaliser leurs investissements et à signer des contrats avec les agriculteurs pour produire les quantités dont ils ont besoin». Pour rappel, la production de la pomme de terre l'année précédente a enregistré une forte augmentation, atteignant les 4,5 millions de tonnes pour une surface de 150 000 hectares.