L'EPSP d'Azeffoun (Etablissement public de santé de proximité) en collaboration avec l'ONLCDT (Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie) et info-com (DJS), ont organisé cette semaine une campagne de sensibilisation contre la toxicomanie et les ravages de la drogue. Une exposition de photos et autres documents relatifs au sujet, suivie de communications avec les citoyens, a eu lieu à l'esplanade du boulevard Yacef (front de mer), passage obligé des estivants. Des bulletins d'information ainsi que des dépliants ont été distribués aux passants et aux vacanciers. Le soir, des films traitant des méfaits de la drogue et comment s'en sortir ont été également projetés. Le deuxième jour, une conférence-débat a été animée par des spécialistes du sujet : le Pr Bachir Ridouh, psychiatre, médecin-chef du service de prévention et de soins aux toxicomanes au CHU Frantz Fanon de Blida, président de l'ONLCDT et le Pr A. Ziri, Psychiatre, responsable du service de la santé mentale au CHU Fernane Hanafi de Tizi ouzou, également membre responsable à l'ONLCDT. L'assistance, une cinquantaine de personnes, était composée essentiellement du personnel de la santé. Les magistrats, conviés à cette conférence ont préféré décliner l'invitation. « Ces deux services sont appelés à coordonner leurs efforts dans la lutte contre la toxicomanie, dommage qu'ils ne soient pas là », affirme le Dr Mellah, directeur de l'EPSP. Le Pr. A Ziri, qui a beaucoup travaillé sur le sujet en collaboration d'ailleurs avec le Pr. Ridouh, a expliqué ce que c'est la toxicomanie et affirme que l'Algérie(vaste pays, difficile à surveiller) est bel et bien touché par ce fléau. Il parlera de la polytoxicomanie, englobant le cannabis, les psychotropes et les benzodiazépines, rendant ainsi le problème plus compliqué. Il évoquera les différentes phases que subit le toxicomane (la pharmacodépendance, la tolérance, le sevrage), son profil et ses différentes personnalités. Parlant de la prévention, il dira que c'est l'affaire de tout le monde : parents, enseignants, éducateurs, médecins, …qu'il faudrait informer des conséquences, que des possibilités d'accueil devraient exister : sport, loisirs…Quant au soins, le Pr. Ziri, insistera qu'il faudrait des équipes multidisciplinaires (psychiatres, éducateurs, assistance sociale…) ainsi que des centres d'accueil spécialisés ou hôpitaux psychiatriques. Beaucoup de moyens sont nécessaires pour prendre en charge un toxicomane, il faut une collaboration multisectorielle, ajoutera-t-il avant de conclure que la prévention constitue l'axe essentiel. Dans les débats, tour à tour les professeurs Ridouh et Ziri, répondront aux questions relatives à la toxicomanie et à la drogue. Il en sortira que dans la prise des benzodiazépines, ce qui au début s'apparente à une offre de plaisir et parce que l'on ne supporte pas la douleur, devient un cauchemar par la suite et mène inexorablement le sujet vers la déchéance. Le toxicomane s'y trouvera dans un état tel que la douleur physique devient insignifiante devant la torture morale du manque ; il y va jusqu'à se lacérer sans y sentir la douleur. Le psychiatre exerçant à l'hôpital d'Azeffoun, remarquera que certains toxicomanes refusent de se soigner sérieusement. Ils ne chercheront qu'à se faire délivrer une ordonnance. En définitive, la prise en charge des toxicomanes, s'avère difficile et devrait concerner tout le monde. Comme ne cesse d'insister le Pr. A. Ziri, il faut travailler en amont c'est-à-dire prôner une politique de prévention.