Les pluies persistantes qui se sont abattues sur la région ont mis à nu les carences des travaux de goudronnage de certaines rues de la ville. A l'entrée est, les chauffeurs de taxis slaloment pour éviter les nids-de-poule. Pis ! les rues sont devenues extrêmement boueuses, ce qui oblige parfois les passants à retrousser le bas de leur pantalon pour traverser. « Aujourd'hui, nous dit un passant, tout le monde doit se chausser de bottes pour éviter les éclaboussures. » Il faut avancer, néanmoins, que les nouveaux quartiers manquent affreusement de viabilisation, à l'instar de Beïda Seghia ou Bouakouz érigés sur des terres agricoles inondables à merci. Les jours de pluie, il devient quasi-impossible pour les habitants de se déplacer. Le plus étrange c'est que même certaines zones de l'ancienne ville sont envahies par la boue. « Allez voir du côté de la gare routière Kabèche pour avoir une idée », c'est un habitant du quartier qui nous le fait savoir. De ce côté-ci de la ville, les rues ressemblent à des mares les jours de pluie. On ne peut avancer que péniblement, tant la boue est visqueuse et épaisse. Même les chauffeurs de taxi évitent de s'y rendre. Quand il le font, ils exigent 70 DA pour la course. Ainsi, le moindre déplacement d'une cité à une autre est devenu un véritable parcours du combattant. A telle enseigne que les citoyens souhaitent le retour du beau temps. Cela dit, la situation qui prévaut au niveau de tous les nouveaux quartiers requiert de la part des pouvoirs publics une prise en charge adéquate, ce qui veut dire la réfection des rues les plus fréquentées, l'assainissement et la viabilisation des réseaux d'évacuation des eaux usées, la pose de carreaux sur les trottoirs. Par son envergure, la ville de Aïn Beïda nécessite des budgets faramineux. Sinon la cité des Haractas ne ressemblera ni plus ni moins qu'à un gros bourg où l'on continue à construire sans respect, pour un minimum de règles urbanistiques, sans esthétique. Ce qui n'est pas pour favoriser la modernisation de la cité. Mais pour sa ruralisation pure et simple.