A chaque petite précipitation sur la ville, les Constantinois se retrouvent à patauger dans les flaques d'eau et la gadoue. Pour sortir de leur domicile, les habitants de bien des quartiers ceinturant la ville doivent faire des acrobaties pour éviter de se retrouver embourbés dans des eaux nauséabondes mêlées à celles usées qui jaillissent des regards et avaloirs obstrués. C'est à la faveur du mauvais temps qu'apparaissent toutes les carences en matière de gestion et d'entretien des réseaux, des voiries, et cela jusqu'au coeur même de la ville. Les chutes de pluie que la ville a connues durant l'après-midi de lundi dernier l'ont démontré une nouvelle fois. Les cités d'El Gammas, les Frères Abbas (ex-Oued El Had) ou Emir Abdelkader ont des allures de douars. Les trottoirs défoncés sont de véritables casse-gueule, et les chaussées jonchées de nids de poule et de crevasses empoisonnent, depuis longtemps, aussi bien la vie des piétons que celle des automobiles. Les citoyens d'ailleurs ne cessent d'en appeler aux pouvoirs publics et aux autorités locales sur le marasme de leurs cités. Et pour cause, un survol des grands quartiers qui ceinturent la ville renvoie une image d'espaces urbains hideux et déstructurés. Dans certains cas, comme à El Gammas, le réseau d'assainissement, ne répondant plus aux normes pour cause de vétusté et d'accroissement de la population, ainsi que l'absence d'entretien des voiries, ont transformé cet ensemble urbain en un immense ghetto. A la moindre giboulée, les locaux commerciaux sont noyés dans la boue, et les eaux pluviales charrient couches de bitume, caillasse, terre, déchets et autres matériaux dans les ruelles, provenant des précédentes opérations de rafistolage de la chaussée. D'ailleurs, les chauffeurs de taxis, au courant de la topographie des lieux, refusent de s'y rendre en temps de pluie. De même à quelques centaines de mètres d'El Gammas, à Oued El Had précisément, le topo est quasiment le même. Les habitants attendent toujours la réhabilitation des réseaux d'évacuation des eaux usées et pluviales et le goudronnage des rues, s'apparentant à des pistes.