Six personnes ont mis fin à leurs jours en 2010 à travers les localités de la wilaya pour des raisons socioéconomiques, selon nos informations. Le bilan des morts est certes en diminution par rapport à 2009, mais il renseigne sur l'ampleur du phénomène, puisque pas moins de 14 personnes ont pu être sauvées d'une mort certaine. Ce qui, malheureusement, n'a pas été le cas pour les six autres victimes, essentiellement des pères de famille et des jeunes hommes qui souffraient de la précarité sociale et de problèmes familiaux, à en croire des sources dignes de foi. La plupart ont tous péri par pendaison à l'intérieur de leur domicile. D'autres, au nombre de quatorze, ont pu être, quant à eux, secourus à temps par les éléments de la protection civile. Ces derniers ont tenté de suicider en se jetant dans le vide ou en absorbant des matières toxiques. En 2009, une jeune étudiante s'était jetée du bâtiment de sa résidence universitaire, emportant avec elle ses secrets. Il est vrai que les autorités et les services concernés n'ont rien prévu ni envisagé un quelconque moyen pour prévenir de tels drames. Les associations censées apporter l'aide médicale et psychologique à ces personnes brillent par leur absence et ne se manifestent que lors des campagnes électorales. La plupart des désespérés se trouvaient, selon leurs proches, dans une situation dramatique, voire intenable, car elles ne supportaient pas leurs conditions de vie lamentables. Troubles psychiques On ne sait pas si ces cas ont été soumis à des psychologues locaux. Mais ce qui est sûr, c'est que de nombreux citoyens continuent à souffrir de dépression et de troubles psychiques. Certains errent dans les rues de la ville sans aucune assistance ni prise en charge des pouvoirs publics. Ceux qui ont la chance d'être admis (momentanément) dans les structures psychiatriques de la wilaya de Blida reviennent souvent à la case de départ, faute de suivi et de soins spécialisés. Il faut noter qu'il n'existe aucun service public de santé mentale opérationnel dans la région. Le nouvel hôpital psychiatrique de Ténès est toujours en chantier tandis que le nouveau centre pour toxicomanes de Chlef n'a pu ouvrir ses portes à cause, semble-t-il, du problème de statut et de l'absence de personnel qualifié.