Le transport maritime des marchandises à destination de l'Algérie revient de plus en plus cher aux acteurs économiques nationaux. A cause de la congestion qui caractérise les quais du port d'Alger, les armateurs perdent énormément de temps à décharger leurs navires. Les milliers de containers en souffrance au port d'Alger pénalisent sérieusement les activités portuaires sur les terminaux. Les services des Douanes qui ont tenté d'aménager des espaces annexes, entrepôts et port sec, n'ont toujours pas réussi à trouver une solution pour débloquer cette situation. Dans ce contexte, le premier armateur en Méditerranée, CMA CGM, a mis en place à partir du 17 janvier dernier une nouvelle hausse des tarifs de fret pour "tous les chargements à destination de l'Algérie" sur la ligne Marseille-Alger. En fait, l'armateur français a appliqué une "surcharge", à savoir une taxe sur le fret, de 170 dollars pour les containers de vingt pieds et une autre de 350 dollars pour les containers de quarante pieds. Ces nouvelles taxes s'expliquent selon les commissionnaires de transport Algériens par les longs délais de déchargements des navires qui accostent au port d'Alger. "Les armateurs perdent beaucoup de temps et d'argent au port d'Alger. Ils restent bloqués plusieurs jours en rade et à quai. Du coup, ils ont revu leur facturation à la hausse", confie un commissionnaire de transport connu sur la place d'Alger. Par ailleurs, dans sa correspondance, CMA CGM souligne que "depuis Marseille et à destination d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), plus aucune marchandise sensible n'est acceptée jusqu'à nouvel avis", indique-t-on. Des lors, de nombreux produits pharmaceutiques et des produits périssables tels que la viande et le poisson, ne seront plus transportés par les navires de CMA CGM à destination de l'Algérie. Cette nouvelle mesure a semé la panique au sein de plusieurs importateurs et entreprises Algériennes qui ont besoin d'importer des matières premières, notamment des composants chimiques, pour leurs activités industrielles. Les commissionnaires Algériens de transport craignent également que d'autres importants armateurs appliquent ces mêmes mesures pour se prémunir contre la congestion de plusieurs terminaux à conteneurs en Algérie et les pertes financières occasionnées par les longs délais d'attentes imposées à leurs navires. Il est à souligner enfin que le taux des conteneurs bloqués au port d'Alger a augmenté de 14% depuis le début de cette nouvelle année 2011, assurent des représentants des consignataires et des transitaires à Alger.