En plus des pénuries, les frais supplémentaires de transport vont engendrer une flambée des prix. Le port d'Alger, le premier port commercial du pays avec 55% de parts de marché, bascule inéluctablement vers l'asphyxie totale. En plus de la congestion, la saturation de tous les espaces d'entreposage et de visite de l'enceinte portuaire ainsi que l'étouffement des ports secs sous douane, est venue s'ajouter l'augmentation des coûts de fret de la marchandise appliquée ces dernières semaines par certaines compagnies maritimes. Pis encore, les marchandises dites sensibles sont bloquées au niveau du port de Marseille. Une note interne comportant les nouvelles augmentations a été affichée au début de la semaine écoulée par CMA CGM Groupe, une compagnie maritime française qui est le troisième armateur mondial et le premier au Maghreb. Ainsi, dans ledit message il est annoncé l'application d'une surcharge à compter du 17 décembre en cours. Les importantes augmentations sont de l'ordre de 350 euros par conteneur de 40 pieds et de 175 euros celui de 20 pieds. Précisons que ces augmentations sont appliquées pour le transport des marchandises à destination de l'Algérie et du Maroc. Une surtaxe d'urgence ou de secours sera appliquée sur tous les chargement à destination de l'Algérie et du Maroc (Tanger, Agadir, Casablanca), peut-on lire sur le même document. Des marchandises sensibles bloquées à Marseille De même que depuis Marseille et à destination de l'Algérie, Maroc et Tunisie, plus aucune marchandise sensible n'est acceptée jusqu'à nouvel ordre, est-il noté dans la même correspondance. Il s'agit de conteneurs frigo dit Reefers, produits pharmaceutiques en Reefers, matières dangereuses et marchandises périssables en conteneurs dry. Sachant que le prix moyen du transport de la marchandise depuis la rive Nord de la Méditerranée, à destination du port d'Alger, était de l'ordre de 500 euros par conteneur, les nouvelles augmentations des frais de transport se répercuteront automatiquement sur le prix de vente des produits de consommation. En raison principalement de la congestion du port d'Alger et la grève portuaire de Marseille, le prix du transport a presque doublé. Le nombre de conteneurs bloqués au niveau du port d'Alger est aussi en augmentation: plus de 17.000. Si les choses restent telles quelles, le port qui fonctionne à une cadence très réduite, risque à très court terme une paralysie totale, selon quelques observateurs. Actuellement, des navires sont déchargés à des cadences de débarquement de 4 à 6 conteneurs le shift représentant 7 heures de travail tandis que d'autres stagnent à quai. Or dans des conditions normales, la moyenne de débarquement est de 18 conteneurs par heure. Les dockers menacent d'une grève nationale Par ailleurs, la multiplication des complications au niveau du port ne s'arrêtent pas là puisque les dockers sont à leur tour montés au créneau tout récemment pour protester contre les nouvelles mesures de compensation ainsi que les heures supplémentaires proposées par la direction de l'entreprise portuaire. La grève prévue initialement pour le dimanche passé est reportée par l'Union nationale des dockers à une date ultérieure en vue de donner un caractère national à leur mouvement de protestation en ralliant tout les dockers exerçant au niveau des autres ports. En plus de toutes sortes de pénuries qui ne manqueront pas de se pointer à l'horizon, tous les frais supplémentaires engagés dans le transport de la marchandise importée seront inclus dans le pris de revient, donc du prix de vente final.