La décision du transfert du port de pêche de Ghazaouet à Sidna Youcha a fait l'effet d'une bombe au sein de la population de l'ex-Nemours. Les pêcheurs qui n'ont reviennent toujours pas, soutenus par une société civile persévérante, semblent quelque peu confiants depuis qu'une délégation, dépêchée à Alger, a eu des garanties de hauts responsables que le dossier n'a pas encore été tranché. « Il y a eu quatre variantes pour l'implantation du nouveau port de pêche. Contre toute attente, on a jeté son dévolu sur un site, la seule station balnéaire de la région, alors que les spécialistes ont retenu trois autres endroits répondant à tous les critères. » Lors d'une conférence de presse, les membres de la délégation ont présenté un compte-rendu de leur mission à Alger. Des dossiers bien ficelés ont été remis à la présidence de la République, au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et à celui des Travaux publics. Le plus curieux, et c'est là où les professionnels de la pêche parlent de machination et de coups fourrés, c'est qu'au niveau du ministère concerné, le dossier en question n'y a pas encore atterri. Qui a alors intérêt à faire passer un projet de cette importance, d'une manière « sous-marine » pour rependre l'expression d'un représentant de la société civile ? Pour les représentants de la délégation, les arguments des décideurs agissant « en sourdine » sont fallacieux : l'extension du port commercial ne tient pas debout, « en ce sens que l'étude du LEM propose prioritairement « Petit Port », Sidna Youcha ne venant qu'en dernière position, alors pourquoi toutes ces manigances ? » Quoi qu'il en soit, et bien que rien n'a encore été décidé officiellement et définitivement, les pêcheurs et la société civile de Ghazaouet ne sont pas près d'abdiquer...