Mobilink a bénéficié depuis son départ de plusieurs rallonges financières que ce soit de la part des banques publiques ou privées, non encore remboursées pour l'instant. «Aujourd'hui, nous sommes presque en situation de cessation de paiement car on n'arrive toujours pas à rentabiliser notre investissement», confie une source du groupe Kouninef. La situation de l'opérateur demeure ainsi fragile et «aucune banque ne pourrait apporter son soutien en l'état actuel des choses, l'entreprise n'ayant aucune assurance à apporter pour convaincre les banques d'un éventuel crédit», assure par ailleurs un banquier bien au fait du dossier. Un contentieux l'opposant à l'opérateur public Algérie Télécom depuis plus de trois ans ne ferait qu'accentuer cette situation. «Nous cumulons des factures auprès de cet opérateur. Même si nous sommes en association, Mobilink n'a toujours pas honoré ses dettes, l'achat de paliers de communication (nombres d'heures sur le réseau AT) n'a pas été satisfait. En dépit de nos multiples sollicitations et négociations afin de régler le problème à l'amiable, et même si nous comprenons la situation fragile de notre partenaire, rien n'a été fait. Nous avons été dans l'obligation, à maintes reprises, de suspendre les lignes afin de récupérer nos créances», révèle une source à Algérie Télécom. Par ailleurs, Mobilink a bénéficié d'un «échéancier de paiement afin qu'il puisse honorer ses dettes contractées auprès d'Algérie Télécom», toujours selon la même source. «Si l'entreprise est en faillite, je pense qu'elle devrait déposer son bilan ! Car elle nous cause un préjudice estimé à plusieurs milliards», précise-t-elle sans toutefois révéler le montant de la dette. Les déboires de l'entreprise ne s'arrêtent pas là. Les dernières émeutes qu'a connues le pays au début l'année ne feront qu'empirer la situation délicate de l'opérateur de publiphonie. En effet, les cabines téléphoniques Oria ont été la cible privilégiée des émeutiers, comme d'ailleurs à chaque sortie de stade. Les dégâts sont estimés à des centaines de millions de dinars, le coup de la cabine oscillant entre 100 000 et 150 000 DA. Nos tentatives pour joindre l'entreprise sont restées vaines. Pour rappel, Mobilink est une entreprise privée, elle a obtenu sa licence en 2005. Pour un investissement de 22 millions d'euros, l'entreprise devait installer 20 000 cabines téléphoniques à travers tout le pays en collaboration avec des leaders mondiaux tels Ascom (France) et Symo Tech (Afrique du Sud) avec le concours d'Algérie Télécom pour la fourniture des lignes téléphoniques. L'opérateur n'a installé que 13 000 cabines selon nos sources, notamment dans les casernes. Ainsi, le ministère de la Défense nationale serait le principal client de Mobilink.