Montréal (Canada). De notre envoyé spécial Finie la querelle footballistique, la chute des dictateurs donne des ailes à l'amitié entre les peuples. Le pari des organisateurs de la manifestation de soutien à la marche qui devait se dérouler un peu plus tôt ce samedi à Alger (décalage horaire oblige) a été largement tenu grâce à facebook. Si le 15 janvier, ils étaient une centaine, ils frôlaient le millier en ce glacial samedi (-17) où le soleil n'était toutefois pas absent. Mahdi Nacer, étudiant aux HEC Montréal et l'un des organisateurs de la marche avec le professeur Omar Aktouf et l'écrivaine Zehira Houfani explique que dans la métropole québécoise, le service de police ne délivre pas d'autorisation pour ce genre d'événement et qu'il suffit juste de l'informer. Peu visible au début, la police a dû passer au plan B vu le nombre grandissant des manifestants. Une portion de la rue Sherbrooke qui mène vers le consulat d'Algérie a été fermée à la circulation. On pouvait distinguer de loin les drapeaux algérien, tunisien et égyptien. Smaïn, un Algérien vivant au Canada depuis huit ans et l'un des premiers à se présenter au square Saint-Louis, a pris l'initiative de confectionner lui-même quelques pancartes (Ni corruption ni soumission…). Il affirme qu'il est important d'être présent dans ce genre d'événement. On ne peut pas se contenter de commenter l'actualité dans le confort de son foyer en face d'une télévision. Kahina, qui vit au Canada depuis une dizaine d'années et travaille dans l'industrie pharmaceutique, explique qu'elle aurait aimé être à Alger pour pouvoir prendre part à la marche prévue plus tôt ce matin. Elle trouve qu'il est important de profiter de la dynamique actuelle dans le monde arabe pour dire stop à la situation en Algérie. «Djazaïr horra, système barra» (Algérie libre, dehors le système), «Nidhal nidhal hatta yasqout ennidam» (Combat, combat jusqu'à la chute du système), «Ulac Smah Ulac» (Pas de pardon), «Y'en a marre de ce pouvoir y'en a marre, liberté démocratie pourquoi pas en Algérie ?» Ce sont là quelques uns des slogans qu'entonnaient les manifestants munis de banderoles et pancartes. On pouvait lire : «Ni corruption ni soumission, dégagez et rendez-nous notre pays et notre fierté». Ils étaient accompagnés des deux chefs du parti de gauche Québec Solidaire, Amir Khadir et Françoise David.