Les immigrés retraités ou préretraités en France sont plus de 963.000, dont quelque 431.000 femmes, selon le recensement de 2006 de l'Insee. Le troisième âge migrant le plus vulnérable, souvent des hommes, vivant seuls, en foyer et touchant le minimum vieillesse, est estimé à quelque 37.000 personnes dont 20.000 Algériens baptisés « Chibanis » (« anciens » en arabe), les autres étant essentiellement des Maghrébins et des ressortissants de l'Afrique sub-saharienne. Selon les études statistiques, le vieillissement des migrants doit culminer dans les années 2010/2020. Les « chibanis » souffrent dès 55 ans, de pathologies observées chez les Français plus âgés de 20 ans, selon le Haut conseil à l'intégration. Les étrangers sont également proportionnellement trois fois plus souvent victimes d'accidents du travail entraînant une incapacité du travail permanente ou la mort. Les associations soulignent la part grandissante des femmes parmi les immigrés touchant des retraites très faibles, notamment des pensions de réversion en cas de veuvage. Deux dispositions législatives principales concernent les retraités immigrés. La loi Chevènement de mai 1998 a notamment instauré une carte de retraité valable 10 ans, permettant d'aller et venir sans visa mais entraînant une perte de la qualité de résident, du droit au séjour et des droits associés (en particulier l'assurance maladie). Même si certains vieux migrants auraient préféré s'installer dans leur pays d'origine, beaucoup d'immigrés ont décidé de garder leur titre de résident afin de conserver les prestations sociales qui sont soumises à des conditions de résidence en France. En mars 2007, la loi Borloo sur la cohésion sociale a également créé une nouvelle aide dite « à la réinsertion sociale et familiale », pour les vieux migrants souhaitant effectuer des séjours de longue durée dans leur pays d'origine. Cette aide, réservée à une catégorie très limitée de migrants retraités (vivant seuls en foyer et bénéficiaires du minimum vieillesse), entraîne la perte de l'aide au logement, du minimum vieillesse et des autres droits sociaux à l'exception de la couverture maladie de base pour les soins effectués en France. Deux ans et demi après sa création dans le code de la sécurité sociale, les décrets d'application de cette nouvelle aide ne sont pas parus.