Comme de tradition, à la veille du mois sacré de Ramadhan les prix se sont envolés au grand dam des consommateurs. Paradoxalement, Djelfa, une région réputée pastorale par excellence, défraie en ce moment la chronique ! A quelques encablures seulement du mois sacré de Ramadhan, les marchés à bestiaux annoncent déjà la couleur en affichant des prix inégalés à ce jour, qui dépassent l'entendement ! Pour s'inscrire dans la tradition algérienne qui veut qu'à la veille de chaque Ramadhan, des familles se cotisent pour l'achat de bêtes vivantes. Le prix plancher de l'ovin (entendre un agneau de faible corpulence) oscille, hélas, entre 16 000 et 18 000DA ! Selon des bouchers qui trouvent, par ailleurs, en cela, une aubaine pour « justifier » leurs noirs desseins de faire voler en éclats les tirelires des ménages en ce mois sacré. Le bond effectué en avant dans les marchés aux bestiaux représente près de 100% en termes de taux par rapport à l'année dernière ! Certes, que cette année et les précédentes ont été marquées par une sécheresse généralisée ! Il n'empêche, toutefois, que même en période d'abondance de pluies, jamais les prix des ovins n'ont connu une telle escalade dans cette région qui constitue naturellement un baromètre et dont la vocation de ses marchés est censée plutôt réguler la mercuriale, voire stabiliser les prix à un niveau acceptable. Les répercussions sur la consommation ne pourront être donc que dramatiques pour la bourse moyenne. Pour preuve, le prix du kilogramme de la viande ovine à l'étal pointe déjà à 750 DA en attendant le pire, dès l'entame du Ramadhan. Tout compte fait, qu'il pleuve ou non, ou qu'il fasse n'importe quel autre temps, les nombreuses raisons mises en avant chaque fois que la bourse de la viande ovine bouge, à savoir, le climat, le couvert végétal, l'importation d'aliments du bétail, etc. s'avèrent pour les éleveurs, d'habiles subterfuges pour les augmentations provoquées par cette intraitable corporation. Dire que cette dernière ne se formalise pourtant aucunement quand il s'agit de recourir à l'Etat pour des subventions quelques fois, si ce n'est pas souvent, injustes ! En d'autres termes, l'Etat engraisse les éleveurs qui, à leur tour, appliquent au consommateur un régime des plus stricts ! Pour sa consolation, ce dernier aura au moins évité d'être chargé de cholestérol.