Mais des observateurs affirment que cet arrêt subit de l'opération a une seule raison : la crainte de l'administration de susciter le mécontentement parmi les nombreux demandeurs. Il ne se passe pas pourtant un jour sans assister à un mouvement de protestation. Des rassemblements sont organisés devant les sièges des APC, à Baraki, Bab El Oued, El Madania ou encore Bab Ezzouar et Bordj El Bahri. Des centaines de souscripteurs au programme AADL 2001 ont tenu un sit-in hier devant la direction générale de l'Agence de l'amélioration et le développement du logement (AADL), située à Saïd Hamdine, dans la commune de Bir Mourad Raïs. Tôt le matin, les premiers bénéficiaires de la formule AADL-CNEP (entre le 18 août et le 31 décembre 2001) ont scandé des slogans hostiles à la direction de l'AADL: «10 ans barakat», «AADL… des voleurs» ou encore «Monsieur le président, sauvez-nous ?». «AADL=Injustice», «AADL=Affairisme», lit-on aussi sur les pancartes brandies par les protestataires. Les postulants réclament les clés de leurs logements «dans les plus brefs délais», faute de quoi, ils menacent de radicaliser leurs actions. «Nous sommes les postulants éligibles aux logements AADL-CNEP. Nous nous opposons catégoriquement au détournement des deux sites de Rouiba et de Réghaïa au profit du programme AADL», a déclaré Belhaddad Nabil, porte-parole des protestataires. «On nous a promis de finaliser la liste des bénéficiaires avant la fin du mois de janvier dernier, chose qui n'était pas faite. Maintenant, on nous informe que ces deux sites ne nous concernent pas», a-t-il ajouté en colère. Le porte-parole a affirmé que «la CNEP-Banque, à entendre les déclarations faites par son PDG Bessa Djamel à la radio Chaîne III, n'est aucunement responsable de cette situation confuse et qu'elle a rempli sa part du contrat avec l'AADL qui est le seul responsable de cette lenteur irritant les souscripteurs».«Ce n'est pas normal que les occupants des bidonvilles bénéficient de logements quelque temps seulement après avoir installé leurs baraques alors que nous, nous ne bénéficions de rien depuis 10 ans. L'Etat encourage l'informel», lâche M. Kassri, un autre souscripteur. «Nous ne demandons pas une villa à Hydra ou à Club des Pins mais juste un appartement décent pour nos familles», a-t-il ajouté. Une délégation de six membres, représentant les 4018 postulants recensés, a entamé un dialogue avec la direction générale de l'AADL. Cette discussion porte sur plusieurs points essentiels : la destination du programme 4000 logements AADL-CNEP de Rouiba et Réghaïa, désigner les indicateurs référentiels dans le traitement des demandes des premiers souscripteurs et fixer une échéance pour l'affichage des listes des bénéficiaires.