Si l'enseignement fait sa vie, la poésie est sa vie, car Slimane Belherat a surtout une âme de poète. Il écrit et publie à compte d'auteur même s'il sait que le poète n'attire pas les foules et la poésie est peu lue par le public et donc pas rentable. « Mais, il faut faire des choses. Pour moi, la poésie c'est un refuge. Elle me permet d'exister autrement et chacun de nous doit avoir une manière de s'exprimer », dit-il, convaincu que le poète représente l'identité d'un peuple et véhicule ses aspirations. La scène lui ouvre les bras durant les années 1980 au cours desquelles il alla à la rencontre de la communauté estudiantine, notamment, à l'université de Tizi Ouzou . La femme-tendresse, la mère-patrie sont les thèmes qui l'interpellent. En 1990, il édite une cassette de poèmes intitulée I kem a yemma (à ma mère) et sa deuxième, composée de 12 poèmes, sortira dans quelques jours. Les fonds musicaux sont conçus et composés par Bélaïd Abranis (fils du chanteur bien connu). En dépit d'un environnement peu favorable à la création artistique et littéraire, Slimane Belherat ne baisse pas les bras. « On est plein de vivacité, on bouillonne , mais la volonté ne suffit pas. La plus grande frustration de l'artiste et du poète, c'est l'indifférence du public même. C'est toujours comme ça, quand on est sur scène, on nous adule et quand on est en retrait ou on a des soucis, on nous oublie. » Animateur radio à la Chaîne II pendant des années, Slimane garde de bons et de moins bons souvenirs. Pour lui, la direction de la radio tergiverse trop alors que celui qui l'a profondément marqué et grandement impressionné, c'est l'un des vétérans de la chaîne, le journaliste Belkacem. Ecorché vif, Slimane Belherat est quand même sur un projet d'émission sur la chaîne de télévision amazighe en gestation . Il publiera prochainement deux ouvrages qui seront édités par le HCA. Belherat constate que les lycéens et les étudiants détestent la poésie et considère que le poète est dévalorisé bien que c'est grâce à lui que les sensibilités de sa société sont extériorisées. Homère est un bel exemple.