Les Aït Allouache se retrouvent dans un camp de toile isolé de la cote ouest, de surcroît déserté par ses occupants saisonniers. C'est une femme en pleurs que nous avons reçu à notre rédaction. Mme Noria Aït Allouache ne sait plus à quelle porte frapper. Elle est au bord de l'effondrement ; elle frôle visiblement la dépression. Si une solution n'est pas trouvée tout de suite, elle risque tout simplement de se retrouver SDF. Jusqu'au 22 juin passé, elle habitait dans une vieille masure sise au 17 rue Salah Aroun. Dans un état de délabrement avancé, la maison est selon ses occupants reconnue sinistrée par l'APC, la daïra et la DUCH. L'APC prend la décision d'installer la famille dans le camp de toile de Saket. Ses affaires y seront « toutes déménagées ». Mais voilà que la dernière famille locatrice du camp quitte les lieux le 15 du mois en cours. Les Ait Allouache s'en retrouvent dès lors les seuls occupants. Un mari, Abdelhamid, invalide de son état, paraplégique après avoir enduré un accident cardiovasculaire, deux enfants adolescents, une fille de 13 ans, Meriem, et un garçon de 17 ans, Aimad, asthmatique. La situation est intenable pour Mme Ait Allouache. Le soir, dit-elle, c'est la panique. Elle passe la nuit à faire le guet, de peur « d'une agression par des voyous » qui rôderaient autour du camp. Sa peur est accrue par « les coupures d'électricité » qui surviennent « sans cesse ». Pour en rajouter au désarroi des Aït Allouache, on « démonte leur tente et on dispose leurs affaires dans ce qui fait office de cuisine collective ». Une famille pourrait-elle vivre indéfiniment dans une cuisine d'un camp de toile, puisse-t-elle être en dur ? D'ici quelques jours, c'est le ramadhan et la rentrée. Il n'y aura pratiquement pas âme qui vive dans les alentours. Les enfants doivent reprendre le chemin de l'école. Ils sont scolarisés au CEM Ibn Toumert, en ville, soit à une vingtaine de kilomètres de Saket. Mme Ait Allouache veut en parler au P/APC mais elle « n'arrive pas à obtenir une audience ». Elle est à se demander s'il ne fallait pas la laisser là où elle était et « pourquoi on l'a déménagée » si la solution engagée présentait un caractère plus aléatoire. Il y a manifestement urgence à recaser cette pauvre famille dans un logis moins précaire.